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 L'arbre bleu

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Gaetane
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Gaetane


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MessageSujet: L''arbre bleu   L'arbre bleu EmptySam 16 Mai - 3:02

Un jour dans un jardin voisin du mien dont la porte était restée entrouverte et où nul écriteau n'interdisait d'entrer, je me suis promenée.
Sans réel but, comme ça, un peu comme un désoeuvrement à combler, sans même cette petite curiosité à assouvir, ni cette recherche aventurière déjà vécue,seul un pas devant l'autre conduisait la visite du moment !

Le jardin, le mien, me plaisait comme il était. Arbres vieillissants et fleurs ensauvagées s'arrangeaient entre eux, et acceptaient de temps en temps le bref passage de pics vert, d'écureuils, d'oiseaux voleurs ou chanteurs, de petits et gros hérissons, papillons et autres visiteurs. Aucune règles, ni grosses contraintes à respecter, sauf peut-être que tout reste calme et en paix.
Pourtant, ce n'était plus toujours le cas; famille, amis et amies, venaient s'y égarer de plus en plus dans ce lopin de verdure. Avec toutes sortes d'excuses, toutes prêtes à l'emploi, bien entendu !
Nous passions par là, nous nous sommes arrêtés. Te dire bonjour, ça fait longtemps. Prendre de tes nouvelles. Te forcer par amour, à nous écouter raconter des choses parfois bonnes, souvent mauvaises. J'avais sans doute créé un malaise chez eux, en m'éloignant encore une fois du groupe. Une nouvelle fois ! Tactique comme une autre, comme le jardin, j'utilisais l'art de paraître calme, accueillante, sereine, lisse, sans grande démonstration de vie secrète. Et pourtant, si on savait. Mais à la longue, leurs allées et venues m'épuisaient plus que je ne l'aurais voulu. Ils ne s'en rendaient pas compte, je l'espère, ils sont si gentils à vouloir toujours m'aider à les rejoindre, dans un style de vie qui n'est pas fait pour moi.

Ce jour-là, la porte peinte en vert Acacia, me tentait de trop et j'ai choisi de la pousser, juste un peu, pour voir derrière, c'est tout, c'est rien.
Lieux étonnants, si proches de chez moi, si différents, si semblables; pas plus gais, pas plus remuants, pas plus riches en couleur ou en odeur, pas plus tristes ; c'était autre chose.
Sur une table rustique et très costaude, trônait un gros livre étrange. Il était écrit sur une petite pancarte, veuillez laisser vos traces de visite. En approchant, je vois que le bouquin est placé bizarrement. Par chez moi, les livres s'ouvrent en deux moitiés égales; un côté droit et un côté gauche. Ici , c'était un côté horizontal et l'autre vertical. On n'écrivait pas au crayon ou au porte plume, mais avec un jeu de scrabble a arranger suivant l'ordre voulu. Quelle demande d'énergie; c'était pas évident, à mon avis !
Une petite souris grise était dressée à réarranger les lettres dans des cases prévues; elle avait déjà écrit le mot presque inconnu de moi : AZERTYUIOP ! je lui pris quelques lettres et écrivis : Shaliade!
Ce jour-là, ce fut une courte visite. Elle en amena d'autres. Je n'étais pas seule à venir m'y promener. La richesse de l'endroit était qu'on choisissait vraiment librement ce qu'on y faisait. Parler avec un arbre bleu; avec un âne sourd et muet; un soleil vert; une girafe grise; des êtres comme moi, si je voulais sans obligation d'étiquette ou de statut. Il y avait même une chorale d'écureuils spécialisés dans le chant en canon, mais ce jour-là, ils n'essayaient qu'un mot sous tout les tons du répertoire canonique : BERK !
Un effet saisissant, pour les non-adeptes de ceci ou cela !

Lors d'une visite où j'avais poussé un peu plus loin mes pas répétitifs vagabondant, derrière une courbe du chemin, je tombe nez à nez, avec un clown en bois traînant sur le sol, un peu à l'abandon, un peu oublié,.face vers le sol.
La zone visitée du jardin était hyper entretenue. Tout semblait être fraîchement tondu, nettoyé, rangé,dérangeant par l'état hyper nickel des parterres de fleurs, des tables et des bancs. Equilibre absolu dans l'ordre et la propreté et l'hygiène, le gisant clownesque n'était pas dans son élément naturel, est-ce pour cela que je me suis approchée de lui. Etait-il comme un de ces êtres étranges de ce jardin, comme le boa orange vif à lunettes de pluie ; ce vélo à cinq roues qui chantait du Swaouli façon Claude François ; ce papa limaçon en costume trois pièces ; ou un objet perdu, jeté, cassé, oublié ; ou un jouet passé de mode,. ?
Pas si petit que ça, tout compte fait, remis debout sur ces pied, il touchait le sol. Semblait avoir un équilibre propre à lui, fait pour lui ; mélange d'équilibre et de déséquilibre ; danse continue sans musique d'accompagnement ; ou bêtement un ressort cassé ; ou une jambe plus courte que l'autre ;... ?
A regarder de plus prés, quelles belles couleurs lui avait-on donné. Couleurs riches et chaudes sous la couche de poussière, dirait-on délibérément étalée et appliquée avec un art du camouflage connu des êtres secret et voulant le rester. Ai-je fais une bêtise en le remarquant, en l'approchant, en modifiant certaine données du problème. Ce n'est peut-être pas un problème, mais son contraire, un défit. Ce n'est peut-être pas un défit, mais un oubli. Ce n'est peut-être rien du tout. Un objet nommé clown par moi ; au chapeau vert et pantalon rouge, un bout de bois qui aurait du avoir sa place parmi d'autres beaux objets aimés. Est-il trop tard pour enclencher le phénomène de non perturbation actif-réactif. Un acte, un geste, une parole est le point de départ d'autres gestes, paroles et actes qui modifieront le cours naturel qu'aurait du prendre le chemin de l'autre ainsi approché, ainsi perturbé !
Tout en tergiversant, je tourne autour et le bouscule. Son chapeau en profite pour tomber du sommet de son crane. Je ne sais s'il est objet inanimé ou doué de vie propre. Dois-je m'excuser devant une statue poupée ou me sauver ? je ramasse le couvre chef et tente de le replacer, là où il était avant sa chute. Impossible !
Il lui est poussé une masse broussailleuse de cheveux crépus sur le sommet de la tête, en quelques secondes. Je ne peux m'empêcher de tendre les doigts, c'est comique et agréable de sensation. J'avais jamais touché de cheveux crollés avant ça. Tout a l'effet agréable de cette découverte, je ne vois pas le regard maintenant ouvert vers moi, qui observe curieusement, lui aussi. Baboum ; les yeux couleur mer du nord, jour de tempête attirent mes yeux couleur semblable, jour de temps calme.
Je sais plus où me mettre, c'était pas un morceau de beau bois inerte, celui qui se tient devant moi. Peut-être du bois, mais du style de la mouette jaune chantant du Gospel de tout à l'heure ou du tableau rouge, chef d'orchestre d'avant hier.
Bon, ben moi, j'ai les réflexes de fuite en arrière qui tout doucement ce mette en place, je sens comme un besoin urgent de tourner les pointes de mes chaussures que j'ai encore une fois oubliées avant de sortir de chez moi. Mais, il me bloque le passage, je ne peux pas reculer, un muret très haut a poussé derrière moi, en 37 sec et ½. Et quatre rosiers saumon font une haie de chaque coté du chemin. En dessous, c'est le sol. Et j'ai oublié de faire réparer mes ailes, décousues lors de mon dernier petit essai de looping salto arrière.
Et puis flûte, j'ai pas envie de partir moi, j'ai pas fait de choses si graves que ça. Puis, il est toujours très agréable à regarder. Puis, puis,...
Il fait de drôles de grimaces avec sa bouche et tout le reste du visage. Il a l'air d'avoir mal, quelque part. Il a repris ses mouvements répétitifs du début de la découverte, en plus fort. Il veux parler, mais n'y arrive pas. Il s'énerve, pousse des grognements à moitié avalés. Il s'agite,. et tout s'arrête d'un coup ! Retombe dans la normal du lieu, si étrange.
Je dois renter à la maison, le temps se couvre et j'ai du boulot à faire dans ma vie de tous les jours, dit normaux. Le clown est redevenu jouet de bois immobile, où se cache-t-il en dehors de lui, pour ne pas à avoir à affronter une relation, un dialogue, un regard, un intérêt,...
il tombe quelques gouttes d'eau rosée. Je déplace un peu le clown, sur la gauche, il y a comme un abris naturel sous les branches d'arbres touffus, pas loin. Et je m'en retourne chez moi.

Quand je peux et que le temps me le permet, je retourne souvent du côté où j'ai approché une entité inhabituelle, même dans ce jardin-là !
Je le vois quand il le veux vraiment, c'est lui qui choisi. Il a réappris à parler. Il m'a expliqué que c'était d'avoir fait trop d'efforts la première fois que nous nous sommes vu, qui lui à fait faire un court circuit. Il voulait me dire simplement merci de l'avoir aidé, il a compris ma peur, il en a été troublé, ça l'a bloqué.
De jour en jour, le brillant de ses couleurs originales revient sur sa peinture. Il bouge un peu plus aisément, il redevient souple et à l'air un peu plus heureux et en tout les cas moins craintif, tout comme moi.
Il dit avoir été abandonné par son amie, qui en avait trouvé un autre ami plus comme il faut, plus présentable, plus sortable. Je crois qu'il a essayé de se faire oublier, parce qu'il en était malheureux.

L'intérêt que je lui porte et l'intérêt qu'il me porte, nous donnent à tout deux une certaine teinte d'énergie positive. Nous sommes moins grisâtres, moins dominés par nos points négatifs, nous ré-évoluons à nouveau., souvent l'un vers l'autre. C'est bon et plus facile que je ne croyait avant d'essayer.

Des curieux sont venus pointer le nez, j'en ai vu un ou deux, son ex-amie faisait partie des visiteurs, nous nous sommes même parler quelques fois. C'est une petite personne, très belle, haute comme trois pommes et demie. Plus proche du hamster d'Europe anxieux de nature que du furet foufou et jouette. Un charme indéniable, mais qui à force de se gratter des puces chimériques s'abîme la texture du poil, normalement doux et soyeux.

Vois-t-elle à nouveau les belles couleurs du clown Eric, je crois ! Se sert-elle, comme toute bonne fée qui se respecte, de mon regard neuf sur le clown fraîchement découvert, afin de le voir, avec un autre angle de vue, je crois ! Ne veux-t-elle pas perdre ce qui lui revenait de droit, avant que je ne passe la porte verte du jardin ? L'aime-t-elle encore, assez pour lui faire du mal , assez pour le rendre à nouveau heureux?
Je me pose parfois ces questions, mais j'aime l'idée que ce n'est pas à moi de trouver les réponses. J'ai une urgente patience à voir les choses se placer sans heurter qui ou quoi que se soit. J'ai une joie et un plaisir à écouter le son de la voix au téléphone dans mon jardin, reliant ainsi les deux mondes, nos deux mondes !
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