Faisons un petit tour de moto jusqu'à Natashquan!

Mais d'abord, allons visiter le ''Site de la Nouvelle France'' à St-Félix d'Otis, soit sur la rive opposée du Saguenay que j'ai empruntée pour me rendre à Natashquan.
Le bâtiment de l'accueil et la restauration. On y mange des plats typiquement régionaux.


Une maison longue autochtone.


Notre charmante guide à l'intérieur de la maison longue.


Intérieur, maison longue.


Maison longue!


L'entrée du fort.

La chapelle.


Les bâtiments à l'intérieur du fort.


Les lits de l'époque….beaucoup plus courts car nos ancêtres étaient sensiblement plus petits que la taille que nous avons aujourd'hui.


Vue plongeante sur le Saguenay depuis le fort.


Habitation des premiers colons qui s'installaient près des fortifications afin de pouvoir échapper aux attaques éventuelles des autochtones.


Mais même les autochtones amis aimaient bien s'installer près des fortifications.

Bon passons maintenant à notre balade à moto. Vous reconnaissez, je suis sur le quai de Ste-Rose du Nord au Saguenay en direction du St-Laurent.


La Saguenay à Ste-Rose du Nord.


Voici maintenant le St-Laurent à hauteur de Rivière Portneuf sur la Côte Nord.


J'ai dû y faire une halte car j'ai constaté à l'usage que la moto, c'est étonnamment dur sur les muscles fessiers. Faut croire que j'ai abandonné la bicyclette trop tôt car le siège de ma moto est rapidement devenu intolérable pour mon arrière train. J'ai réalisé en cors de route que le secret du bonheur fessier résidait dans des poses régulières. Un arrêt aux deux heures de route suffisait à arrêter les souffrances.


Autre arrêt au port de Baie Comeau cette fois. Pile au moment où le traversier Baie-Comeau/Matane était au port.


Entre Baie Comeau et Godbout, une passerelle nous mène à une vue plongeante sur une jolie petite baie.

Voici la petite baie!


Continuant à descendre le St-Laurent, j'arrive ensuite au phare de Pointe-des-Monts.




Mais, il ne faut pas croire qu'il n'y a que dans le sud qu'il existe de belle plages. Entre Baie-Trinité et Rivière Pentecôte, il n'y a qu'une très longue plage. Cette plage immense est l'objet d'une invasion annuelle, soit celle du ''frolic du caplan''! Tous les ans, à la même période, ce petit poisson de mer arrive par millions frayer carrément SUR cette plage. Les gens s'en donnent à cœur joie. Des centaines de feux s'allument un peu partout sur la plage où la jeunesse nord côtière se donne rendez-vous. C'est la fête, la bière coule pendant que les jeunes munis de petits filets barbottent près de la rive et attrapent ce caplan à plein sceaux. Heureusement pour le caplan, l'eau y est tellement froide que la pêche s'arrête assez rapidement pour courir se réchauffer au feu!


Nous voici maintenant à Rivière-Pentecôte, un minuscule village où je faisais mes provisions de pétoncle. J'en emplissais une glacière entière et mes provisions étaient chose faite. À ma connaissance, c'était le seul endroit où on pêchait le pétoncle sur la Côte-Nord. Enfin…..le seul endroit où j'ai vu des bateaux entrer au port pleins de ce délicieux mollusque.


Sous ma moto, l'embouchure de la Rivière-Pentecôte, une rivière à saumon bien sûr.

Et nous voici rendus à Port-Cartier, l'endroit où je faisais le plein de crabes. Même chose, j'en emplissais ma glacière jusqu'à la gueule et mes provisions étaient faites. Achat directement du pêcheur recommandé par le directeur de la Caisse d'Économie du coin ce qui me procurait un avantage ÉNORME côté prix des bestiaux! Pile à l'endroit où j'ai pris cette photo, j'ai eu la surprise de me voir interviewé par une jolie journaliste de la télévision à propos de mon voyage à moto sur la Côte-Nord. Le lendemain soir, installé dans un hôtel de Havre St-Pierre d'autres motards me hèlent: Héééééé…...c'est toi! Tu viens de passer à la télé! Hé ben! Ne me suis pas vu!


Toujours Port-Cartier.


Et nous voici arrivés au port de Sept-Îles.


Je trouve que Sept-Iles a su faire quelque chose de bien de son bord de mer. Les familles s'y retrouvent en masse par beau temps et les enfants ont de quoi s'amuser.


Port de Sept-Iles, les petites cabanes grises que vous y voyez sont toutes et chacune à disposition des artisans locaux qui y offrent leurs productions en vente.


On arrive au village de Rivière-au-Tonnerre et sa magnifique rivière à saumon.

La rivière au tonnerre.
Ici, on commence à être loin de chez-nous. D'Alma au lac St-Jean aller jusqu'à Sept-Iles, c'est 8 hrs d'automobile et c'est la région de la Côte-Nord. Passé Sept-Iles, c'est la Base Côte Nord qui commence et d'Alma à Havre St-Pierre sur la Basse Côte Nord, c'est 11 hrs d'automobile.  


Dans le village du même nom que sa rivière, soit Rivière-au-Tonnerre, il y a cette petite boutique. La maison de la chicoutai. La chicoutai est un fruit orange qui ne pousse que dans la toundra, les gens ici l'appellent aussi plaquebière. Les gens du coin ont commencé à l'exploiter commercialement alors qu'avant, il n'y avait qu'eux qui connaissaient ce fruit. J'en ai mangé des tartes mais ils en font également des confitures et maintenant, une boisson alcoolique.


La petite église servait de repère à la navigation pour les pêcheurs locaux. L'église est carrément assise sur le roc du bouclier Canadien, tout en bord de mer. C'est vieux, l'intérieur est tout de bois en V embouveté!


Bon, on redémarre la moto, direction Havre St-Pierre dont on fini par atteindre le quai. En bout de quai, vous voyez un convoyeur, il sert à emplir les minéraliers qui se chargent de transporter le minerai de titane qui abonde à Havre St-Pierre. Les habitants ont coutume de dire que leur titane a atteint la lune avant qu'eux-mêmes n'aient une route. Ce qui est tout à fait exact. Leur titane a servi à la fabrication des fusées qui ont amené l'homme sur la lune alors que la route ne se rendait pas encore chez-eux. Par contre, ici vous aviez (je ne sais si c'est toujours vrai) LEEEEEEEEE restaurant de fruits de mer au Québec soit le resto chez Julie. Vous dire que je m'y suis empiffré, c'est juste gênant de l'avouer. L'assiette du pêcheur est prévue pour deux…..mais je me rendais seul au Havre! Croyez-vous que c'était une raison suffisante pour faire un choix de menu différent? NONNNNNN msieur! Je m'enfile l'assiette pour deux, la digestion sera plus longue et pis c'est tout!


Sur le quai, en bleu, c'est une poissonnerie. C'est d'ici que viennent les ''crevettes de Matane''! Rigolo car il n'y a pas de crevettes à Matane ou si peu que personne ne les pêche!


Sur ce quai également que je faisais comme ce petit garçon. J'y ai plusieurs fois pêché le maquereau et j'en ai pris. Pendant ce temps, des baleines sautaient devant le quai. WOUAWWWWWW!

À Havre St-Pierre commence la Minganie. Un immense archipel fait d'iles qui sortent littéralement des eaux débute ici et suit le littoral sur une longue distance. Le poids des glaciers avait enfoncé cette partie du Québec sous l'océon et depuis leur fonte il y a quelques millénaires, le sol reprend sa place en se soulevant. Ce phénomène dure d'ailleurs toujours.  Cet archipel, fait de calcaire est constamment fouetté par l'océan qui le ronge et le sculpte. On y trouve donc quantité de pots de fleurs et autres sculptures. Les croisières qui nous y mènent valent le coup d'oeil. Lors de cette photo, je suis presque en face du restaurant Chez Julie qui est tout en bord de mer. Le resto conserve d'ailleurs ses homards dans des boites qui flottent entre deux eaux dans la mer en face du resto.


L'accueil pour les croisières aux iles Mingan.


On quitte Havre St-Pierre pour se diriger vers Baie Johan Beetz. Photo prise en chemin tout au fond de la baie de Havre St-Pierre qu'on voit encore au loin.


L'archipel de Mingan s'étire sur une longue portion de côte. On en voit une des nombreuses îles ici.


J'arrive à Baie Johan Beetz. Johan Beetz était un Belge qui s'est acheté une maison dans ce minuscule village. Contrairement aux autres habitants, il avait reçu une excellente éducation, formation en médecine et comme vétérinaire reçue en Belgique principalement. Il était donc une perle rare pour les villageois. Il s'est installé dans ce village qui a pris son nom pour se livrer à la traite des fourrures, puis il s'est ensuite lancé dans l'élevage du renard argenté. Sa maison est toujours la plus belle du village, c'est celle avec le toit rouge. Lorsque je travaillais sur la Côte Nord et Basse Côte Nord, la route cessait à Havre St-Pierre. C'est donc en hydravion ou en bateau que j'atteignais ces coins perdus.


Baie Johan Beetz est carrément construit sur le roc solide. Aucune de ses maisons n'a de sous-sol. Il y a de nombreux trottoirs de bois pour joindre les maisons.

Vous avez dans les deux prochaines photos quasi la totalité du village de Baie Johan Beetz. La jeunesse locale y faisait ses partys sur le pont qui joint les deux parties du village et enjambe une magnifique rivière à saumon où les locaux n'avaient pas le droit de pêcher. Propriété de riches amerloques. Ça faisait chier la population locale. J'ai participé une fois à l'un des partys sur le pont. Les jeunes avaient entassé les caisses de bières le long de la rambarde, il y en avait à égalité avec le garde-fou! OUFFFFFF! Je m'étais couché les pieds ronds cette fois-là! Lorsque je faisais la tournée de la Basse Côte-Nord, je devais loger chez l'habitant. J'ai adoré ça. Toujours partout reçu comme un roi, les gens sont incroyablement sympathiques. À partir de Havre St-Pierre, vous vous heurtez à un accent français incroyable. Même moi, je devais prêter une oreille attentive lorsqu'ils se parlaient à toute vitesse entre eux! J'en perdais des bouts.




On quitte Baie Johan Beetz, direction Natashquan. On tombe dans des paysages de préhistoire. De la toundra à perte de vue et à couper le souffle.


Tout au long de la route, de multiples ponts enjambent les magnifiques rivières à saumons. Avant d'atteindre Natashquan, on traverse le mini village d'Aguanish.


J'arrive à Natashquan. En bout de pointe, les cabanes de pêcheurs où ils entreposent filets et agrès de pêche et où ils nettoient les poissons pêchés. Si certains connaissent les chansons de Gilles Vigneault, dans l'une d'elle il parle des cabanes des pêcheurs sur les galets, hé bien vous les avez sous les yeux!


La notoriété de Gilles Vigneault attire les touristes à Natasquan, d'autant plus que maintenant, la route se rend jusque là…..et pas plus loin! Enfin…..un petit bout de plus, jusqu'à la réserve autochtone juste un peu plus loin. Ils ont donc construit une petite promenade en bord de mer.

Je décide de me rendre tout au bout de la route et de poser mon pneu sur la toute fin de la route conduisant le plus à l'est possible (pour le moment) du Québec soit la réserve autochtone de Pointe-Parent. ( MAIS....mais mais mais…….que s'est-il passé? En même temps que je vous poste les photos, je suis mon trajet sur Google Earth et que vois-je? La route se serait-elle poursuivie depuis le temps de ma balade à moto? Sur Google Earth, la route semble maintenant atteindre Kegaska. Je suis surpris!) Donc à Pointe-Parent....peu de chose à voir que je ne connaisse déjà. Des petites maisons à l'allure délabrée, plein de débris divers qui traînent partout entre les maisons, des casiers à homards empilés ici et là, Les autochtones du coin sont pêcheurs. Le seul édifice qui sort du lot est l'école fournie par le gouvernement Québécois. Néanmoins, une jeune adolescente autochtone d'une beauté époustouflante est sortie de chez-elle à mon passage et m'a envoyé la main gentiment. J'imagine qu'elle avait entendu la pétarade de ma moto. Quoi qu'il en soit, sa beauté m'a coupé le souffle. Désolé, je n'ai pas mon appareil photo à la main en roulant. Vous manquez quelque chose.  


Ce coup au cœur amorti, retour à Natashquan. Devant l'afflux de touristes, ils ont construit ce gigantesque point de ralliement. Ben quoi….on fait ce qu'on peux, que j'en voie un se plaindre!


Bien sûr, à son corps défendant, la principale attraction touristique du lieu est Gilles Vigneault lui-même et sa résidence. La voici. Tous les étés, il y passe au moins le mois de juillet. On voit la corde à linge garnie des vêtements de sa famille mis à sécher. Il était donc sur place lors de mon passage.


Une vue de Natashquan et de la rivière à saumons qui traverse le village. J'y ai pris un ''grill'' c'est à dire un jeune saumoneau qui y est né, peu avant qu'il ne quitte la rivière pour gagner la mer. J'étais allé pêcher en compagnie d'un jeune Landry dont la famille s'occupe de l'aéroport local et dont j'étais devenu l'ami.


À son embouchure sur la mer, la rivière devient très large.


Les habitants de Natashquan s'y baignent car l'eau y est sensiblement plus confortable que dans la mer glaciale aortique.

Sur la route du retour. La chapelle de Baie Johan Beetz. Oui, oui, ça suffit, il n'y a pas ben ben des millions d'habitants au village!


La maison de msieur Beetz lui-même, mort et enterré depuis longtemps. Il avait quitté Baie Johan Beetz pour Montréal je crois.


Vous me direz qu'ils ne sont pas bâtis sur le roc? Nenon, ce n'est pas du ciment sous mes roues!

À quoi ça ressemble un paysage de toundra? À ça, ni plus ni moins! C'est horriblement marécageux. Très peu propice à la végétation. Lorsque je survolais ce territoire, l'impression ressentie était vraiment bizarre. Ça donne l'impression d'une énorme éponge moelleuse. J'avais presque envie d'ouvrir la porte de l'avion et d'y plonger en me disant que ce moelleux absorberait délicatement le choc de l'atterrissage. C'était en oubliant que le coussin moelleux de mousse de tourbe repose directement sur le granit solide du Bouclier Canadien et l'épaisseur de mousse n'aurait certes pas suffit à mon confort osseux!


Tous ces étangs, des milliers sinon des centaines de millers, sont très peu profonds et ont du roc solide sous la surface.


Petits paysages pris lors du retour.


Entre Godbout et Baie Comeau, on passe dans ce tunnel perforant le montagne. Je me suis arrêté à Baie Comeau y passer la nuit.


Le lendemain, j'ai à rouler de Baie-Comeau à l'Ascension pour le retour au chalet. Mais je suis dans une pluie diluvienne d'un bout à l'autre du voyage. Un ti peu moins agréable cette LONGUE partie du voyage. Ma veste de moto est imperméable, c'est merveilleux, sauf que mon casque lui ramassait autant d'eau qu'il en était capable et s'en vidait directement à l'arrière de ma tête, dans mon cou. Je suis arrivé au chalet détrempé d'un travers à l'autre, gelé pire qu'un glaçon au pôle. En descendant de moto, ce fut la course folle afin de rétablir ma circulation sanguine sous une douche brûlante. En sortant de la douche……..

Ah Pierre, tu viens de me faire vivre un pélerinage.

Je suis resté à Aganish 2 mois en 1997 ou 1999 je crois, donc je connaîs bien cette route.

D'ailleurs, voici un prix que j'ai gagné à Agagnish, soit une reproduction de la maison du Dr Johann Betzz. Elle orne avec fierté mon tréteau...

J'ai pris le caboteur entre Natasquan et Blanc-Sablon.

Heu, on se penserait dans les fiords de Norvège.

Arrivée de nuit à Harignton Harbour ou il n'y a pas de route mais des petits chemin en bois sur les bosses de roche. Toute la population était là à 01h00 am pour recevoir le courrier et les colis dont Sears... Impresssionnant...

Il faut savoir que de Natasquan à Blanc-Sablon, il n'y a pas de route... Et il y a environ 10 villages.

À Havre-St-Pierre, il y a les îles de Mingan.

Vraiment exceptionnel. Un patrimoine de l'Unesco.

De Havre-St-Pierre à Natasquan, 4 types de paysages très différents.

Je n'ai pas encore fait le nouveau chemin entre Natasquan et Kegaska...

Tu me mets en joie Le Forestier. Je suis littéralement tombé en amour avec ces coins perdus que je devais visiter une fois par année, pendant mes 18 ans chez Desjardins.
Pour moi aussi, cette balade à moto fut un pèlerinage. Je n'étais pas retourné sur la Côte-Nord donc pas non plus sur la Basse Côte depuis un bon moment et j'avais un véritable mal du pays. La mer constamment présente tout au long du parcours m'avait agrippé le cœur tout autant que ses habitants et ils ne voulaient plus le lâcher. C'était une vraie maladie, il fallait que je revois le coin.
Oui, j'ai moi aussi fait le trajet une année par voie maritime. J'avais pris le caboteur à Baie Johan Beetz et m'étais rendu à son bord jusqu'à Blanc Sablon. J'avais pris une cabine pour ne pas dormir sur le pont mais te dire que ça sentait le robineux là-dedans……….YARKKKKKK! Mais le fun noir que j'ai eu sur ce bateau. Je m'étais rapidement lié d'amitié avec une gang de jeunes couples en voyage touristique. On faisait les visites de tous les villages où s'arrêtait le bateau à pieds et on s'émerveillaient ensemble. My gosh les souvenirs. Oui Harrington Harbourg, perché sur son roc en plein océan et aux maisons colorées. J'ai adoré leurs routes de bois sur lesquelles se déplaçait un jeep. Mais en même temps, je me disais…...faut aimer se donner du mal. Pas d'allure d'habiter là! Il n'y a pas un arbre, où ils allaient chercher leur bois pour construire?
T'imagines? Harrington Harbourg, ce n'est que ça! Une chiure de mouche en plein océan. En plus, que du roc, rien d'autre. Combien de maisons? 30, 40 familles? Je mourrais d'ennuie moi poigné la dessus. Même Robinson Crusoé était diablement mieux lotis! C'est beau aimer la pêche mais…...désespoir, y a des limites!


Mais, là où j'ai le plus été impressionné sur le trajet du bateau, c'est à l'approche du port de Tête-à-la Baleine. J'ai pris la photo de google earth, j'espère que tu pourras voir le ligne blanche, c'est la route maritime empruntée par le bateau. Si tu la suis, tu verras le chenal incroyablement étroit qu'il doit emprunter. Ma foi de ptit jesus de plâtre, de chaque côté du bateau, tu tendais les bras et tu touchais presque le roc. Faut pas avoir un capitaine distrait!

Mais, je n'en reviens pas que tu aies la maison de Johan Beetz!

Merci pour la balade !
ça fait un bien fou de voyager

Eh bien, je n'avais pas réalisé que Harrington Harbour était sur une île.

Je vous rappelle que c'est à cet endroit qu'a été tourné "La Petite Séduction".

Merci pour cette promenade. Heureusement que tu avais oublié l'appareil photo lors de l'apparition de l'autochtone ; cela m'évite d'avoir le regret d'avoir cinquante ans de trop !

Moi, j'ai déjà la petite du dépanneur qui m'attend, je ne pourrai pas être partout, je dois en laisser pour les autres

Moi ce qui me réjoui fort Jean-Paul, c'est de constater qu'un âge avancé (disons) ne suffit pas à te rendre aveugle et ne parvient pas à extraire de toi ta capacité d'émerveillement devant la beauté. Je me sens tout à fait comme un enfant à ce chapitre et je m'autorise très facilement ce droit au plaisir des yeux, sans remord, sans culpabilité. Tu admettras avec moi qu'une peau lisse est drôlement plus jolie qu'une vieille peau plissée. Je ne parle pas ici de nouer des liens amoureux, juste de savoir apprécier le paysage qui s'offre à ton regard.
Comme Tranquille a fait au dépanneur de l'Ascension quoi! AHAHAHAHAHAHAHAAHAH!
En passant Tranquille, elle habite toujours au village et est maintenant maman de quelques petits mousses. Je la reconnais toujours et ne la trouve toujours pas exagérément laideron!

Mais franchement, cette jeune autochtone la relègue aux oubliettes et TRÈS largement. Elle était à tomber sul cul! Je crois n'avoir jamais rien vu d'aussi beau de ma vie, elle m'a marqué à tout jamais. Pourtant, mes yeux ne se sont posés sur elle que quelques secondes, le temps pour ma moto de parcourir 100, 200 mètres et puis c'est tout, elle était retournée dans la maison.

Hé oui Serge, Harrington est sur une île. Tu te vois passer l'hiver, au grand vent du nord coincé là-dessus? Et ça…..pendant une vie entière? Même les phoques n'y résisteraient pas. Il me passe des frissons juste à y penser! Hors de question de sauter dans ta bagnole et filer te désennuyer ailleurs, yen a pas d'ailleurs. BRRRRRRRRRRR! Ça me fait froid dans le dos! La seule chose qui me console, c'est de savoir que c'est un village anglais, il n'y a pas un français sur ce bout de caillou. Ils ne contamineront pas les voisins, il n'y en a pas de voisins!

Voici dans son intégralité Harrington Harbourg et ses ruelles de bois. Si si, il y a quelques véhicules automobiles sur l'île qui roulent sur les routes de bois. Je suis monté à pied au sommet du caillou ou vous voyez le nom du village, n'osant imaginer que ce n'était que ça, du roc et encore du roc. Hé bien, j'ai vu car de là-haut le regard embrasse la totalité de ce minuscule caillou rocheux. Je ne sais si vous pourrez voir l'échelle tout en bas de la photo mais la longueur de la bande indique 300 mètres. Il n'y a pas beaucoup de 300 mètres à placer bout à bout sur cet ilot avant de plonger dans la mer.

Savais-tu Serge qu'il n'y a pas un seul endroit sur l'île où ils peuvent ensevelir un mort? Hééééé non! Ils doivent transporter le cadavre sur une autre île pour s'en débarrasser! L'endroit parfait où vivre pour les personnes effrayées par les fantômes! Par contre, j'admet bien volontiers qu'ils n'ont pas à se casser les couilles afin de se protéger des animaux sauvages.

Si je me souviens bien, en haut, il y a un héliport pour les urgences médicales...

Il y a un autre village dont j'ai oublié le nom où les habitants ont 2 demeures... une sur une île pour l'été et une autre sur le continent pour l'hiver.

C'est précisément là que j'ai passé un week end en mer à la pêche avec le père du directeur de la Caisse Pop, le directeur lui-même et sa famille, femme et enfants. Nous avons jiggé la morue, nous sommes baladés autour d'une infinité d'îles (en fait j'étais complètement perdu). Nous avons fait un arrêt près d'une île, Adrien Monger le directeur de la Caisse a sortie une espèce de longue gaffe munie d'un filet qu'il a enfoncé sous l'eau et s'est mis à agiter en grattant le fond. En la remontant, le filet était plein de moules bleues qu'ils appellent eux des moukes. Puis on replonge la gaffe et on recommence. Jusqu'à avoir pratiquement empli de moules un petit baril de métal de 10 gallons. On a alors changé d'île pour en trouver une dont la rive contenait beaucoup de bois de grève (flotté). On a abordé, fait un grand feu, mis de l'eau de mer dans le baril avec les moules et foutu le baril sur le feu. Diner…….moules, pain maison et beurre. Mon vieux, ça c'est la vie. Après diner, les gars (Adrien et son père Théodore) décident de chasser le moyak. Quosse que cé ctaffaire là? Aucune idée. Le bateau est muni de deux moteur de 50 forces. Théodore lance les moteurs et part à la recherche de son machin. Il a emmené un 12. Soudain, il saute sur son fusil et boum. Il plante un canard. Ahhhhhh, probablement un mohiac ou quelque chose comme ça. Ceci fait, on se dirige vers l'île du large (c'est ainsi qu'ils l'appellent) et surprise, je découvre un autre village. Étonné, je dis à Adrien que j'ignorais qu'ils avaient des voisins aussi proche. Il rigole et me dit: Ce ne sont pas des voisins…c'est nous! Comment ça c'est vous. Hé oui, c'est notre second lieu de vie. Presque tout le monde de Tête-à-la-Baleine a sa maison au village et son chalet sur cette île. Comme tout le monde est pêcheur dans le village, lorsque le printemps arrive, le village se vide et l'île du large se rempli. C'est beaucoup plus facile, rapide  et plus pratique d'être déjà sur les lieux de pêche que de devoir naviguer jusqu'au village et inversement tous les jours. Chez eux, (Théodore et Adrien) j'ai découvert ce que goûte le phoque, mangé ma première tarte à la chicouté et vécu un week end fantastique de pêche en mer et dormi sur l'île du large. Mon ex boulot m'accaparait énormément, mes enfants ont beaucoup connu un père absent ce que je regrette. Mais j'ai eu de diables de compensations. La Côte-Nord et la Basse Côte-Nord en font partie. J'avais un compte (budget annuel) de dépenses assez impressionnant car j'avais régulièrement à inviter les cadres et directeurs généraux à souper ou à prendre un verre après le boulot, en plus de ces voyages en hydravions, hélicoptères, bateaux, hôtels, bref….disons le, j'ai mené la grande vie pendant longtemps. Est-ce que ça me manque? Pas du tout, mais vraiment pas.
J'étais alors tellement concentré sur la tâche que je ne réalisais même pas que toutes ces belles et bonnes bouffes, ou soirées passées autour d'un verre…...en fait, c'était toujours et rien que du boulot. Je travaillais même le samedi et le dimanche. Régulièrement invité comme conférencier lors des assemblées générale des caisses. Membre puis directeur de l'Association des Directeurs Généraux des Caisses Populaires du Saguenay, Membre de l'Association des Institutions du Mouvement Desjardins. Toutes réunions tenues hors des heures de travail. J'étais partout, tout le temps…..sauf à la maison bien sûr. Mais diable le feu roulant.

Donc….pour en revenir à nos moutons, le village dont tu parles, c'est Tête-à-la-Baleine. J'ai ri de voir ta question car hier soir, après être allé chercher Harrington Harbourg avec un meilleurs zoom sur Google Earth pro que je me suis downloader, j'ai cherché l'île du large face à Tête-à-la-Baleine. En fait passant plusieurs de ces îles à la loupe, cherchant les habitations d'été dont j'ai couché dans l'une. Ben je n'ai pas trouvé. Je n'ai pas fait toutes les îles, il y en a trop, me suis fatigué et emmerdé au bout d'un moment. Mais ça m'étonne tout de même de n'avoir pas repéré ce second village.

P.S. Tu te souviens parfaitement bien. Il y a un héliport dans pratiquement chacun de ces villages hors du temps. À Baie Johan Beetz, avant la route, je logeais chez l'habitant comme déjà mentionné mais la particularité à cet endroit c'est que le gars possédait deux maisons, côtes à côtes. On dormait entre étrangers dans la seconde maison et on mangeait dans la première maison avec la famille. Donc, un jour, je suis dans la seconde maison mais en compagnie d'un pilote d'hélicoptère et de son mécanicien. Les gars s'étaient trimballés une caisse de 24 dans l'hélico et on a siphonné de la bière une bonne partie de la soirée. Le lendemain, le pilote avait à aller déposer des barils d'essence de 45 gallons emprisonnés dans un filet au bout d'une sling plus loin en forêt Le mécano m'a cédé sa place à côté du pilote.

Si ma mémoire est bonne, le Mohiac est le canard Eider...



Les gens de la Basse-Côte-Nord emplissaient des tonneaux d'oeufs d'Eider au printemps pour leur consommation.


J'ai aussi goûté quelques fois à du phoque. Au vieux phare des Pointe-des-Monts, le restaurant en servait en entrée.

Disons qu'une Entrée était bien suffisant. Le goût est assez prononcé.