Verger 2019

Le repas du soir, mais il faut être plusieurs. La pomme est particulièrement belle : "calville rouge du mont d'or"

C'est juste absolument magnifique pour les yeux! Superbes photos Jean-Paul, même si ça me fait brailler!

Quant à nous, voici ce que notre arrivée à Ignace nous réservait. Fabiana, à partir de grains tirés des tomates provenant de l'épicerie avait démarré ça à l'intérieur le printemps dernier et avait planté dans notre minuscule carré de jardin Ignatien. Pareil avec les concombres puis, nous avons tout abandonné pour les vacances. C'est donc un peu toujours la surprise au retour de voir que c'est toujours en vie! Deux tomates déjà mûres ont déjà été prélevées avant mes photos, de même que les concombres.







Alors qu'ici, c'est un nouvel essaie de la madame. Elle s'est plantée des pommes de terre. Nous n'avons aucune idée de se que nous réserve la partie souterraine de ces plants pour le moment.

Je trouve néanmoins la compétition avec Jean-Paul un peu difficile! AHAHAHAHAHAAH!

Ah bon ! parce tu te sens toujours dans la compétition.
Moi, j'ai renoncé, je ne prendrais même pas le départ

Pour les légumes, je suis battu puisque, chez moi, c'est zéro.
Je ne fais plus rien, d'une part à cause des chevreuils, d'autre part parce que je préfère le confort de mon fauteuil. Bravo pour les légumes et pour les pommes de terre. Quand j'en faisais et étant curieux, je grattais doucement la terre pour découvrir légèrement les tubercules et voir où en était la croissance. Je mettais un point d'honneur à récolter les premières pour Pâques. Ma grand-mère faisait même un feu pour que la fumée empêche le gel de mars de les griller.

Faudrait le feu d'un volcan ici pour empêcher le gel de mars de tout congeler. AHAHAHAHAAH!

Meilleur que les deux gouttes de café de Pierre, et en plus écologique !

Je plaisante évidemment ; j'aime tellement le café que, à avoir le choix entre le café du matin et les fruits, je choisirai le café !

Pourquoi choisir ?
On ne peux pas avoir les deux ?

Jolis fruits, j'en mangerais toute la journée !

D'accord, Pierre fournit le café et moi les fruits !

Mon café, c'est du Colombie : ça te va ?

Impeccable

Tu parles d'un plateau de fruits toi! J'échange ma cafetière contre un terrain où ça pousse ces trucs là! C'est pas de la générosité ça?????? AHAHAHAHAHAHA!

R




"Quetsche blanche de Létricourt", de toute beauté. Pour l'échelle, je l'ai posée sur la table entre la prune d'Agen et la mirabelle.

Il en faudrait pas beaucoup pour faire une douzaine

Je crois que douze seront suffisantes !

Ahhhh oui? Curieux! Ici, lors de la période automnale, c'est la folie des épluchettes de blé d'Inde (maïs). Tout le monde se rend directement chez son producteur préféré acheter son maïs bien mûr, juste cueilli et souvent c'est l'occasion de fêtes, réunions d'amis de parents pour éplucher ça, en cuire de grandes quantités et se bourrer la face d'épis jaunes en arrosant de bières nos estomac assoiffés.

Or, ici, l'achat d'épis de maïs…...c'est 13 à la douzaine!

Bonjour
Ici, le maïs, c'est pour les oies, la spécialité de ma région depuis toujours. L'oie mange le maïs, puis je mange l'oie et tout le monde est content !

J'imagine qu'on nous fait manger du maïs OGM car on ne trouve plus que du maïs 3 couleurs, hyper sucré, tendre comme un gâteau maison et un pur délice. Je ne me souvenais même pas à quoi ce que nous appelons le maïs à vache pouvait bien goûter. Or le maïs à vache est j'imagine l'originel. J'ai remangé de ce maïs au Brésil en me disant: Seigneur, ils ne savent pas ce qu'est du maïs pour humains. Au Brésil, c'est un truc sec, coriace, pas juteux du tout comme notre 3 couleurs. Ils ne le mangent que grillé. Bref, c'est le jour et la nuit qui me fait penser que les organismes génétiquement modifiés peuvent définitivement améliorer le produit! Nous conduiront-ils plus tôt à la tombe étant une autre question à laquelle je n'ai pas de réponse.

J'ai toute ma vie cultivé du maïs et, dans ma région, il y en avait de deux couleurs : le plus courant de couleur jaune, le blanc destiné au gavage des oies et canards. Le jaune peut aussi servir au gavage, c'est pareil pour l'engraissement et le goût du foie et de la chair de l'oie, mais la graisse a une couleur jaunâtre, ce qui ne me gêne guère. On peut manger l'épi de maïs quand il est très jeune, il a un petit goût sucré. Je n'ai jamais vu personne en faire sa nourriture principale. On se bornait juste à le grignoter en gardant les vaches. Par contre, la nourriture des pauvres de ma région était le millas ; préparation à base de farine de maïs. Il fallait d'ailleurs en faire une grande quantité pour que des gruaux ne se forment pas. Après cuisson, on étalait sur la table et cela faisait une espèce de galette épaisse que l'on découpait par carrés d'une dizaine de centimètres. On pouvait le manger ainsi, mais en général, on le cuisait en rajoutant du sucre dans une poêle. Il ne faut pas rêver ; c'était nourrissant, mangeable car on avait faim, mais c'était vraiment le plat des pauvres.
Il y a deux ans, j'ai rencontré un vieux paysan qui, me vantant ce plat fabuleux (disait-il) dont il gardait la nostalgie, a décidé d'en faire et il m'en a fait goûter. (J'en avais mangé de temps à autre dans mon enfance) Et après en avoir un peu mangé, il a conclu : finalement, ce n'est pas terrible et dans le temps on avait faim.
Toutefois, assez rarement il est vrai, le boucher de mon village en fabrique et le met en vente. Quelques curieux achètent. Personnellement, je préfère mon confit accompagné de pommes de terre et de pain ! Mais les goûts et les couleurs s'apprécient selon chacun. De toute façon, à raison de 0,39 le kilo de maïs, on peut nourrir sa famille avec peu, mais on est en 2019 et je préfère profiter des bonnes choses.

En fait, même ici je ne crois pas qu'un repas ne se constitue QUE de maïs. Pas davantage ce que nous appelons une épluchette. Oui, on s'en donne alors à cœur joie dans le maïs, en mangeant 4, 5, 6 épis à la queue leu leu mais normalement on a toujours autre chose à côté. Hod dogs, hamburgers, de petits trucs comme ça qui servent à bien encadrer la maïs pour ne pas qu'il se sente seul au creux de l'estomac.

Par contre, je t'avoue que pour nous, c'est un réel plaisir gustatif que d'enfin l'inclure à nos menus. On n'en mange que l'automne lorsque tout juste cueilli. Il est alors bien juteux et sucré. Un délice. Honnêtement, je n'ai jamais au grand jamais vu ça comme une bouffe de pauvre car j'ai trop de plaisir à en manger. Mais je peux comprendre que ce soit perçu comme tel car c'est souvent du fourrage pour bêtes à cornes et effectivement, une bouffe bon marché.

Je peux me tromper, mais il me semble que les maïs de consommation sont des hybrides issus des croisements entre des maïs américains et des maïs européens. Ce dont je suis sûr, c'est que lorsqu'on parle de maïs fourrage, le maïs que cultivait Jean-Paul était déjà différent de celui cultivé chez mon grand-père. Beaucoup de régions avait sa propre variété de maïs.

En Bresse, le maïs qui sert d'alimentation pour les poulets et les chapons est un maïs blanc, il sert également à les engraisser en fin d'élevage.

Ce maïs servait également à l'alimentation des paysans :



J'ai rayé la dernière phrase car je suis d'accord avec Jean-Paul, il faut avoir faim pour manger ça. Goûter, d'accord mais une seule fois pour savoir ce que mangeaient nos aïeux, en manger plus par plaisir, c'est de la perversion  



Le seul intérêt, c'est que ça tient au ventre. A la deuxième cuillerée tu as déjà moins faim

Ah! On ne connait pas ce truc là. Chose qui m'a étonné…..et qui est certainement en lien direct avec ce que disait Jean-Paul au sujet de maïs, nourriture pour moins nantis….c'est la diversité d'utilisation qu'en font les brésiliens. Ils mangent beaucoup de maïs, le font souvent griller sur charbon de bois lors des churashco, ça accompagne alors la viande, picanha, saucisses etc, mais ils en font même des gâteaux pour les desserts. Gâteaux absolument délicieux d'ailleurs que ma belle-mère nous fait régulièrement ici lors de ses séjours. Ils l'utilisent également dans d'autres trucs dont j'oublie le nom.

En Chine aussi, on mange souvent du maïs grillé sur des barbecues de bois

Vous m'avez convaincu, j'attaque et je vous invite !
Non, je blague ; en fait, je mange trois grains le matin, à midi et le soir pour voir si je peux l'utiliser pour engraisser mes oies. Il faut que le grain se coupe facilement ; on peut aussi faire avec l'ongle ; il faut qu'il rentre dans le grain qui a trempé dans l'eau ou qu'on a fait cuire.

Après avoir goûté mon maïs, je comprends que les Hurons fussent de redoutables guerriers. Ne manger que ça devait rendre de mauvaise humeur et donc agressif.

À l'époque, on appelait le maïs blé d'Inde ou blé de Turquie. Je mets l'article écrit au dix-septième siècle que j'ai trouvé.

"Gabriel Sagard fait l'éloge du blé d'Inde en Huronie :
« (traduit en français moderne) Quand ils vont ainsi en guerre et en pays ennemis, pour leur vivres ordinaires, ils portent quant à eux, chacun derrière son dos, un sac plein de farine de blé rôtie et grillée dans les cendres, qu'ils mangent crue, et sans être trempée, ou bien mouillée avec un peu d'eau chaude ou froide, et évitent par ce moyen à faire du feu pour apprêter leur nourriture, quoiqu'ils en fassent parfois la nuit au fond des bois pour n'être aperçus, et font durer cette farine jusqu'à leur retour, après environ six semaines ou deux mois: car après ils viennent se rafraîchir au pays, finissent la guerre pour cette fois, ou y retournent encore avec d'autres provisions.
Il serait aussi désirable que l'on semât de ce blé d'Inde par toutes les Provinces de la France, pour l'entretien et nourriture des pauvres qui y sont en abondance: car avec un peu de ce blé on pourrait facilement les nourrir et entretenir autant que les Sauvages, qui sont de même nature que nous, et ainsi ils ne souffriraient de disette, et ne seraient non plus contraints de mendier par les villes, bourgs et villages, comme ils font chaque jour parce qu'outre que ce blé nourrit et rassasie grandement, pas besoin de sauce ni de viande, poisson, beurre, sel ou épice. »"