Pas au levain, Pas de campagne et Pas cuit au feu de bois !
On représente souvent les français avec un béret sur la tête et une baguette de pain sous le bras. Je ne sais pas si nous sommes toujours les rois du béret de qualité mais une chose est certaine, c'est que, de plus en plus, on nous vend du pain totalement dégueulasse !
Ce qui est incroyable c’est que l’on parvienne à faire du pain immonde. Depuis que j’en fais, j’en ai raté plus d’un et bien jamais il n’a été mauvais. Plus ou moins gonflé, plus ou moins doré, plus ou moins aéré, etc… mais mauvais, jamais !
Je suppose que ce sont des additifs divers et variés qui donne au pain du commerce cet épouvantable petit goût d’on ne sait quoi, absolument inimitable ce qui tombe bien.
Une autre chose que je n’ai jamais réussi à faire c’est le pain tellement mou que l’on peut confectionner un nœud avec. Doivent mettre un truc pour que le couteau le plus aiguisé n’arrive à rien d’autre qu’à créer une vague dépression de la chose.
Bref, faire du pain, c’est tout con et c’est tout bon !
Depuis 5 ans que nous en connaissons la recette, nous n’en achetons pratiquement plus.
Il faut de l’eau, de la farine, de la levure et du sel.
L’eau est celle du robinet, la farine est celle la moins chère (T 55 en France) et surtout pas de la farine à gâteau, le sel est fin (lui !).
Nous utilisons de la levure en sachets (pour les français Alsa Briochin bien meilleure que Vahinée qui a un « goût »). Vous pouvez utiliser des cubes de levure fraîche la différence étant que… c’est plus difficile à trouver. En dehors de ça, c’est pas meilleur ni moins bon.
La levure est délayée dans un peu d’eau (pour les étrangers, un peu c’est entre pas du tout et trop) tiède et laissée 10 minutes au repos (On peut ajouter une cuillère à café de sucre en poudre. C’est réputé favoriser la fermentation. Par expérience, je dirais que ça sert à rien).
Ensuite, on jette dans le saladier 500 grammes de farine, 250 grammes d’eau et 2 cuillères à café rases de sel.
On se munit d’une fourchette de qualité moyenne minimum (sinon, le manche se tord et tout le monde rigole) et on tourne pour mélanger le tout, en raclant les bords.
Ensuite on pétrit. Ca, quand on aime, avec les doigts, c’est rigolo parce qu’on s’en fout partout. Si on aime pas on continue à la fourchette.
On obtient au bout d’un certain temps une pâte homogène, lisse dont on fait une boule. On colle un torchon (et pas une serpillière !) sur le saladier et on oublie le tout près d’une source de chaleur modérée pendant 3 heures. (pendant ce temps là, on va boire des bières en surveillant le fumoir…)
Au bout des 3 heures, on récupère la boule qui a gonflé comme une folle et hop, on repétrit avant de coller la nouvelle boule sur une plaque à four saupoudrée de farine ou beurrée (Je préfère le farinage parce que c’est plus joli.), on pratique 3 ou 4 entailles avec un couteau sans dent et qui coupe et on laisse lever à nouveau une heure.
Le four a été préchauffé une vingtaine de minutes à thermostat 7-8. Lorsque tout est prêt, on ouvre la porte, on jette de l’eau dans le four et on engouffre le pain. On attend 40 minutes et, comme m’a dit le copain qui m’a initié, c’est cuit quand ça sent bon !
Et bien si vous faites comme ça, je peux vous jurer que jamais vous n’aurez de mauvais pain. En plus, comme c’est vite fait et pas cher, les restes de pain vont aux poules et on se fait un pain frais tous les jours (Je sais, en temps de guerre, on boufferait le pain rassis et on laisserait les poules se démerder avec le tas de fumier mais y’a un truc qui m’plait bien, moi… c’est qu’on n’est pas en temps de guerre.)
Deux précisions :
1°) Ce n’est pas l’eau que l’on met pour faire de la vapeur qui fait les bulles. Cette humidité là, sert à donner un aspect doré au pain. Perso, je ne la mets plus parce que je vais au plus simple et ça n’influence pas le goût. Par contre, si on n’y prend pas garde, on passe très vite du look pâlichon au look cramé .
2°) Si on veut des bulles, faut faire le double pétrissage et avoir un pain plus mouillé que sec.
Pour 500 g de farine, je suggère pour la première fois 250 g d’eau et pour les pains suivants d’augmenter ou diminuer l’eau par palier de 10 g jusqu’à obtenir le pain idéal pour ses papilles à soi.
Faut modifier très peu à la fois parce que ça fait un peu comme le mortier, il y a des seuils critiques. Trop d’eau et c’est la bouse incontrôlable, pas assez et faut pas le laisser vous tomber sur le pied.
Le pain au noix, c'est pareil avec des noix dans la pate mais faut les casser en petits morceaux sinon ça lève mal.