Y a pas qu'en France qu'on fait du vin!

Le fils de Crystiane qui déjà s'était lancé à domicile dans la fabrication de sa propre bière depuis des années a récemment accepté un nouvel emploie chez une multinationale Suisse spécialisée en informatique. Or, plusieurs de ses collègues de travail sont d'origine française. Philippe s'est donc associé à eux afin de franchir le pas et se lancer dans la fabrication de son propre vin. Le groupe importe ses raisins en grande quantité et s'occupe du reste.

Une pleine boite de pick-up est nécessaire à étancher leur soif!


On écrabouille avec la petite écrabouilleuse!




On empli des barils!


L'opération pressage vient ensuite j'imagine.




Tout ça se fait à leur résidence privée de Montréal.

Ce week end, Philippe de retour à mon chalet afin d'aider Crystiane et Paul à avancer la construction de leur chalet a découvert mes vignes. Crystiane et lui ont fait une razia dans mon raisin que Philippe veut tenter de transformer en vin!




La quantité risque de différer de celle de ses copains Français j'ai l'impression! AHAHAHAHAHAH!

Mais ton raisin, ce n'est pas du raisin de table ?

Tu as besoin de tonneaux ? Je te les prête !

Vous y allez généreusement dans la fabrication du vin lorsque vous vous y mettez dis donc! Si vous arrivez à emplir ces 4 tonneaux, ce doit être tous les jours Noël chez vous!

Hééééééé pas 4, je viens de voir qu'il y en a d'autres au-dessus! Ben dis donc!

hé, il y a quand même 365 jours dans une année dont 52 week-end !!!!!

AHAHAHAHAHAHA! Faut être soiffard non? M'enfin, il semble que le vin rouge est plein d'anti oxidant alors vous pouvez compétitionner l'acier inox aisément je suppose!

En fait, j'ignore complètement si ce sont des raisins de table ou pas Jean-Marie! Je ne sais pas davantage ce qui peut les distinguer. Je sais simplement que Philippe les a pris avec lui afin d'en faire du vin lors de son retour à Montréal. Il nous dit qu'il ne conservera qu'une bouteille et nous donnera le reste.

Bonjour
Ce post m'a donné l'occasion d'affronter la poussière de la pièce où le vin était conservé. Il devait y avoir entre six et dix barriques d'une contenance entre cent cinquante et trois cents litres. Nous avions la presse et la cuve. Je pense me rappeler que la dernière fois où nous avons fait le vin nous-même doit dater des années 1960. Nous avons ensuite porté, sans regrets, la vendange à la coopérative, puis arraché la vigne en 1990. Tout le monde avait une vigne dans ma région. Mais je suis convaincu que le vin produit chez nous serait maintenant invendable. J'ai retrouvé les derniers bulletins de notre vendange fournis par la coopérative qui donnent une quantité de huit cents litres avec un degré de 8,5. Il y avait aussi la difficulté de le conserver et il se piquait, mais les gens y étaient habitués. J'en ai bu un peu très jeune (en cachette évidemment) et cela m'a coupé, à vie, l'envie de boire du vin ! (sauf exception, évidemment). Les gens buvaient beaucoup de vin à l'époque (Lors du battage du grain, avec le soleil et la poussière, six à huit litres étaient consommés par certains). L'alcoolisme était un fléau. La consommation de vin s'explique aussi par l'absence de l'eau courante. En période de sècheresse, l'eau des fontaines et ruisseaux devenait rare et surtout elle croupissait, devenant malsaine.Le vin était réputé sain et nourrissant.

Vous n'utilisiez pas de sulfite pour la conservation?
800 litres, ben dis donc, saprée quantité quand même! Lorsque tu parles de 800 litres avec un degré de 8.5. Tu parles du degré d'alcool à 8.5 % d'alcool par volume ou si tu parles du degré brix? Du taux de sucre dans les raisins?

Suite à ta question, à laquelle je ne sais pas répondre (brix ?), je me suis plongé dans les vieux papiers de famille. Je mets en copie le bulletin de la récolte d'une année. Nous avons arrêté de faire le vin nous-mêmes en 1959 (je me rappelle l'avoir vu faire et j'avais quatre ans. Puis ce fut porté à la coopérative de 1960 à 1972. Nous avions 30 ares et les récoltes variaient selon les années entre 500 et 1300 l, le degré entre 8,5 et 9,8 ; année 1967, 12°. Ça explique le nombre de tonneaux quand on se le faisait. En ce qui concerne le degré, ce n'était pas bon. Je pense que cela correspond à ce qui est indiqué sur les bouteilles de vin achetées, 12,5 pour du vin courant ou davantage. La livraison de vin donnait droit à une dizaine de litres d'eau de vie, comme indiqué sur ma photo.

OK, je pense donc que ce sont les degrés d'alcool et non les degrés brix qui eux indiquent la quantité de sucre contenue dans le raisin AVANT fermentation. L'hydromètre est l'instrument qui permet de déterminer cette teneur en sucre. Lorsque le raisin a manqué d'ensoleillement et ne contient pas naturellement le teneur suffisante en sucre pour obtenir un 11 à 12...voire un peu plus d'alcool en fin de fermentation, il est toujours possible de tricher un peu par des ajouts de fructose.

Dans ces années là on parlait déjà de degré d'alcool par volume, et entre 8 et 10° était déjà une bonne moyenne. Le 10° était vendu en épicerie comme vin de table courant par bouteille d'un litre (0,26 gal), les bouteilles étaient bouchées par une capsule. Les bouteilles avaient une couronne d'étoiles au niveau du goulot ce signifiait qu'elle était consignées. Tout les gamins, moi compris, nous courrions presque tous les jours le bourrier (décharge à ciel ouvert) pour récupérer ces bouteilles quand elles étaient jetées par inadvertance, ça nous payait nos bonbons.

Les tonneaux de vin qu'achetait mon Grand-père titrait 6,5°, c'est à dire le taux courant d'une bière de nos jours. Le "vin bouché" c'est à dire en bouteille de 0,75 litre qui avaient droit au bouchon de liège était réservé aux repas de famille et aux repas de fêtes. Le plus souvent, c'était des vins d'appellation contrôlées.

Pour ce qui est du raisin, qu'il soit pour faire du vin rouge, du vin blanc ou du vin rosé est un raisin très acide et d'un goût âpre, il suffit de le goûter une seule fois pour ne plus en manger, et savoir que ces vignes donne du raisin de vinification.

La douceur et le taux de sucre du raisin de table peut tout à fait donner du vin mais qui devient liquoreux assez vite. Ce vin ne se conserve pas longtemps et vieillit mal.

Bonjour
Te rappelles-tu de l'eau de vie ? Combien de degrés ? (80° degrés je crois). C'était quand même extraordinaire la quantité que les gens buvaient. En fonction de la quantité de vendange fournie, chaque agriculteur avait droit à une certaine quantité d'eau de vie (dix litres pour chez moi d'après la photo) et nous n'avions que trente ares de vigne. Ma famille ne buvait pas d'alcool, alors que devenaient ces dix litres que je me rappelle avoir vus. Certes, on mettait des fruits à conserver et après le café, une prune recouverte d'eau de vie ; et le verre restait vide. Mais le reste, vendu sans doute à des particuliers. En tout cas, beaucoup de gouvernements ont essayé de mettre fin à cet état de fait sans y réussir ; mais une loi a fini par passer en laissant ce privilège à ceux qui le possédaient jusqu'à leur décès. Donc, mon grand-père a pu en bénéficier jusqu'à sa mort en 1983, à 92 ans. Et pour nous fini, pas d'eau de vie ; et en plus cela ne me manque pas. Il faut préciser que cette eau de vie était détaxée.

Cette eau de vie provenait certainement de la distillation du vin fourni par vos vignes.

Oui, tout à fait.

Merci pour l'explication raisin pour vinification et raisins de table Jean-Marie. J'aurais cru que plus un raisin était sucré, plus il était apte à faire du vin.

Surprenant certes, mais non ce n'est pas le cas, trop sucré le vin titre beaucoup 13% mais vieillit très mal. Fût une époque où du sucre était ajouté au jus de raisin pour le faire titré, c'est maintenant interdit. C'est d'ailleurs pour cela que les grands vins sont des assemblages de différents cépages, c'est à dire un savant mélange de plusieurs raisins pour au final obtenir un vin au titrage voulu et plus ou moins sucré en même temps

Quant à la gnôle, effectivement elle sortait de l'alambic entre 70% et 80%, avec un tel titre, il fallait être patient et la laisser vieillir. Elle était obtenue non pas à partir du vin mais du mou de raisin fermenté, c'est à dire de ce qui restait dans la cuve après pressage.

L'eau de vie de vin était, au départ, produite uniquement avec les excédents, cela permettait de passer les surplus de récolte, ce n'est que après la guerre que certains cépages ont été produits uniquement pour faire des eaux de vie, c'est notamment le cas du cognac dont le vin est carrément imbuvable contrairement à l'armagnac qui peut être un vin agréable.

Wouaw! Là je développe ma culture! Suivra le développement de mon alcoolisme. À suivre!AHAHAHAHAH!

Wouaw! Là je développe ma culture! Suivra le développement de mon alcoolisme. À suivre!AHAHAHAHAH!

Non ! non ! Rassures toi, tu peux boire sans devenir alcoolique

Mon grand-père et la famille de son coté étaient soit dans la région de Cognac soit un peu plus bas dans la région de Saint-Emilion (un bon de cru de Bordeaux), je les ai vus alcoolisés pour les vendanges ou lors des bouillages (distillation), j'ai moi-même eu quelques soucis à finir les soirées mais personne n'a hérité de la triste étiquette d'alcoolique.

Alors c'est d'accord! Je boirai mais en évitant l'alcoolisme, promis!

En parlant d'alcoolisme, de manière récurrente, je lis que les autochtones ont été bien aidés par les colons pour développer un alcoolisme qui a laissé de vilaines séquelles. A l'époque quelles étaient les cultures qui permettaient de fabriquer de l'alcool ?

Je pense que les autochtones, à l'origine de la colonie, ne connaissaient pas l'alcool. Ce serait donc arrivé avec les premiers colons. Il s'est trouvé que les autochtones ont fortement apprécié et ont rapidement opté pour en faire une monnaie d'échange contre leurs fourrures.
Je crois donc que seuls les européens fabriquaient de l'alcool. Quant à l'alcoolisme, je me suis toujours demandé s'il n'existerait pas un gène qui diffèrerait quelque peu du nôtre et qui rendrait les autochtones plus sensible au développement de ce problème. J'ignore si c'est possible mais le fait est que c'est un fichu problème dans cette communauté. Problème endémique dont la solution ne semble pas simple du tout.