Une ptite balade de pousseux de neige?

D'accord, je vous emmène!
Avec les froids zintenses du moment, le pick-up que j'utilise, étant équipé d'un sableur dans lequel de petits restes de sable risquent énormément de geler et possiblement d'enrayer le mécanisme, a abandonné sa position confortable sur le gazon de ma facade de maison pour dormir, plus conformtablement encore, dans le garage louée par le copain René. Le voici lorsque je le réveille en douceur par gros soleil à 11hr30 du matin afin d'aller en solitaire déblayer les stations de gas naturel du pipeline. Normalement, son voisin de couchette est la rétrocaveuse mais en cet instant, celle-ci fait son boulot de pousseuse de neige dans le village.


Vous admettrez que le paysage n'est pas dégueu. J'aime assez faire cette route. J'en ai pour une centaine de kilomètres comme ça, avant d'atteindre la station de gas la plus éloignée d'Ignace. Celle par laquelle je commence. Cependant, lors de cette sortie, c'était peu après la tempête où beaucoup de fardiers s'étaient retrouvés dans le fossé et la route est encore entièrement sous la glace vive. Faut donc y aller prudemment. Mais ça n'enlève rien à la beauté du paysage.


Plus ennuyeux côté trafic cependant. Là, je viens de rattrapper une caravane de 6 ù 7 poids lourds qui roulententre 80 et 90 à l'heure et mon véhicule étant plutôt lourd, je préfère prendre mon mal en patience que de tenter des dépassements hasardeux. Ce sera plus long pour atteindre mon but, tout simplement.


Et voilà une partie du boulot de fait. Je viens de dégager la route d'accès à la station de gas qui est passablement plus longue que ce que l'on voit sur la photo.


Sans bouger, je ne fais que me retourner. Ici, c'est un bout à dégager pour du stationnement.


Maintenant, juste un quart de tour sur mon côté gauche. Tout au fond, l'été, c'est un chemin forestier. D'ailleurs....je ne suis pas trop certain si je n'ai pas crée des emmerdes aux chasseurs qui l'avaient utilisé relativement peu de temps auparavant car il y avait de profondes traces de roues dans la neige. Quoi qu'il en soit, ça ne passera plus c'est sûr car j'y ai poussé une petite montagne de neige, bloquant définitivement l'accès!

Si tu pouvait me donner un lift jusqu'en haut de la tour de télécom. Je fournis un café et une roussette française.

Eh ben gars ont dirait qu'il fait froid au Quebec de ce moment !!!
Chez nous c'est super aprés un épisode de froid -12 ,nous voila bientot avec la flotte .
Super ont en a mare de la flotte ,ont voudrait plutot voir le froid continuer .
Mais votre région est belle ,plus je regarde des photos sur le forum plus j'ai plaisir a voir et a vous lire .
:vach:

Sur la photo précédente, la cabane blanche est la station de Trans Canada pipeline, juste à côté il y a une autre cabane qui elle, est propriété de Union gas. Je vous esseplique. Trans Canada pipeline ne s'occupe que du ''transport'' par pipeline du gas naturel provenant de l'ouest Canadien. Ils n'en font pas la vente aux consommateurs comme telle. On a ici, non pas des stations de compression du gas mais bien des stations qui calculent la consommation par Union gas du gas destiné au village d'Atikokan. C'est donc ici le lieu de départ, du pipeline principal, d'un second embranchement perpendiculaire qui se rend quelques centaines de kilomètres plus loin, à Atikokan. Trans Canada doit donc y mesurer la quantité de gas ainsi bifurquée afin de facturer Union gas. De même Union gas doit elle s'assurer d'avoir bien reçu cette quantité. Donc, deux joueurs différents au même endroit.
Sur cette photo, vous voyez donc, Trans Canada Atikokan meter station.


Alors qu'ici, au fond, ce sont les installations d'Union gas. Cette ''association'' fait que la superficie à déblayer par rapport à la superficie occupée par les bâtiments est très importante.


Vu d'un autre angle! Je vous fait remarquer que je fais plutôt bien mon boulot. Lorsque je quitte, la place est nette malgré le fait que mon pick-up est équipé d'une lame droite, sans les angles qui permettraient de conserver la neige à l'intérieur. Comme j'ai de grandes surfaces et de longues distances à déblayer, on sait très bien que ces lames rectilignes laissent s'écouler tout le surplus de neige par les côtés. Il me faut donc faire une énorme quantité de vas et viens pour récupérer ces débordements. Ce problème devrait être corrigé car l'ami René doit acheter les parties de cette lame qui en plus de l'élargir luii donneront un angle de 45 degrés dans les bouts extérieurs.


Un autre plaisir pour moi de ces balades à l'extérieur du village est la possibilité forte de rencontre avec des animaux. Ici, les bestioles n'y étaient pas mais elles ont laissées derrières elles la preuve de leur passages. Traces de chevreuils dans la neige sur le bord de la route.

Ah, LAc, je t'ai laissé à moto, et je te retrouve sur le gros engin !

merci du voyage !

Les chasseurs... à leur souhaiter qu'ils n'y soient pas encore !

Prendre un café et une roussette en ta compagnie serait un grand plaisir Bourdon! Particulièrement au sommet d'une montagne avec vue sur la forêt! Quel meilleurs endroit pour une pause?
SEIGNEURRRRRRRR Keskékoz, quelle surprise! Heureux retour! Si jamais j'ai fermé le passage dans le dos de ces pauvres diables de chasseurs, je leurs souhaite d'être munis de bonnes pelles! Ou d'avoir de bonnes dents s'ils doivent ronger leur frein jusqu'à ma prochaine visite! Par contre, je ne suis pas certain que j'oserai leur ouvrir un passage, je tiens à la vie!

Premières stations déneigées, on passe à la seconde. Celle-ci est propriété de Trans Canada Pipeline exclusivement. C'est une station de compression du gas. La taille de ces installations est ma foi, assez impressionnante.


Il en faut des bâtiments pour compresser le gas dans un pipeline!


Reste que ça m'étonne à chaque fois de voir de pareilles installations sans âme qui vive. Il n'y a pas un chat à cet endroit. C'est l'automation totale. Des techniciens viennent voir de temps en temps si tout est sous contrôle, mais c'est tout. Pas un seul employé sur les lieux. Il est pourtant facile d'imaginer la catastrophe si un malveillant venait à passer par là! Une petite alumette à bout blanc qui allume partout et BOUMMMMMMM!

Houlà ! malheureux ! donne-leur donc pas d'idées ! J'imagine les gros titres dans les journaux :

"Allumette du 11 septembre. Un mort.*"


*"emploi : poste de pousseux d'neige à pourvoir. Envoyer lettre de motivation. Ou juste scan du permis de conduire. En fait tracassez vous pas, v'nez tout d'suite."

J'ai reçu un cadeau hier. René m'a demandé si j'accepterais de me rendre déblayer la station de gaz naturel sur le pipeline de la Transcanadienne avec son nouveau camion, équipé de sa nouvelle pelle articulée. Cette pelle peut se positionner de toutes sortes de façon. Comme ceci V, la pelle retenant alors beaucoup de neige car la lame est haute, ou l'inverse, le V tourné vers le camion, la pelle ne retenant alors aucune neige mais l'expédiant au loin de chaque côté. Mais aussi comme ça ___, à plat devant le camion ou encore toujours à plat mais à angle d'un côté ou de l'autre.

René me dit, je préfère ne plus y envoyer les autres, à tous coups, ils s'enlisent et attendent que je vienne les dépêtrer. Mais, comme il faut 4 hr se rendre là, y faire le boulot puis en revenir, René ne peut se rendre compte de leur retard que 4 hr 30 plus tard. Il doit ensuite s'y rendre lui-même afin de vérifier ce qui se passe, donc de nombreuses heures de perdues. Comme il ne m'est jamais arrivé de ne pas revenir par moi-même d'un boulot, il aimerait bien que je me charge de ce travail. J'avoue que je ne peux m'empêcher de rigoler. Je ne comprend pas comment ses chauffeurs peuvent arriver à s'enliser à cet endroit, c'est tout plat partout, aucune difficulté. C'est précisément l'endroit ou j'ai pris les photos ci-haut, les premières.

Ben il tombe à pic le René. Ça commençait à me manquer sérieusement le poussage de neige. Rien à faire, j'aime ça comme un ptit fou.

Me voilà donc au volant de ce monstre diésel super puissant hier matin, en route pour cette station gazière. En y arrivant, j'ai environ 2 kilomètres de chemin à ouvrir avant d'atteindre les stations elles-mêmes. Pelle en v inversé, pointe vers l'avant et appuie sur la pédale des gaz mon ti pit. Ça projette pas qu'un peu ce machin, dix secondes après je ne vois plus rien du tout, mais rien de rien. Une montagne de neige s'est déposée sur le pick up, le faisant littéralement disparaître. Il en va bien sûr de même du pare-brise. J'enclenche les essuies-glaces vitesse maxi. Un coin de visibilité brouillée apparaît de temps en temps, juste assez pour que je réaligne le tir et me repositionne au centre du chemin. Pis pas moyen de ralentir, la neige est très épaisse et mouilleuse donc très lourde. En fait, je ne suis même pas capable de prendre de vitesse, le pick up a sa pleine charge, il en a plein les bras. J'arrive néanmoins au bout. Deux autres passages pelle en _____ mais à angle me permet de terminer cette section.

Reste le plus délicat, déblayer tout le tour des deux stations de gaz. Normalement, c'est les doigts dans le nez que je fais ça, mais là, c'est différent. Décidément, cette pelle travaille parfois merveilleusement et d'autres fois horriblement mal. Sa largeur et sa hauteur importante la rend redoutable d'efficacité dans le transport de la neige. Cependant, elle est beaucoup moins rigide qu'une pelle droite et son système hydraulique, beaucoup moins puissant. Ce qui fait que le moqueur que je suis en prend pour son rhume! Voulant pousser puissamment une énorme quantité de neige au plus haut de la falaise déjà formée.....me voilà coincé ben dur au sommet de cette falaise, retenu par la pelle. J'enclenche les 4 roues motrices barrées et......patine comme un pro sur une belle glace bleue! OUSSSSSTIFIEEEEE! Me vla dans la merde! J'essaie de m'aider grâce à la puissance hydraulique de la pelle, zéro majuscule cette puissance. J'avais déjà noté qu'en V, la pelle ne maintient guère cette position. Le poids de la neige qui s'y accumule alors suffit à la ramener en position droite et même vers le v inversé si je m'acharne. OUAISSSSSSSS! Pas fort mon affaire! Ne reste qu'une solution.

J'ouvre ma porte et saute pelleter. En effet, elle en transporte un sapré lot de neige, à la fois, cette foutue pelle. Lorsque je la lève contre la falaise pour me défaire de cette neige, il y en a tellement qu'elle retombe et recouvre tout l'avant du pick up jusqu'au pare-choc. Les deux roues avant y sont d'ailleurs bien enfouies en totalité! Bon, on se crache dans les mains et go pépère, pelte! J'en ai pelleté un coup! C'est à peine si j'avais été capable d'ouvrir ma porte pour sortir. Il y en avait long et épais à déblayer avant d'atteindre la pelle elle-même bien plantée dans la falaise. Il en a sué un coup le bonhomme. Mais, enfin.....ça a fini par donner les résultats escomptés.

J'ai pu continuer le boulot jusqu'à ce que j'arrive dans un coin extrêmement étroit. J'avais à y déblayer une entrée dans le grillage qui cercle la station. Je positionne la gratte en V car c'est alors qu'elle est la plus étroite et qu'elle me permet en même temps de pousser le plus de neige. Je lève tout ça en arrivant au bout mais tout au long de ce passage étroit, je sentais que ça résistait de chaque côté. Lorsque je tente de reculer.....niet! Nenni, pas d'un iota! MERDEEEEEEE! Me suis retransformé en patineur de fantaisie! Probablement que lors du dernier déblaiement, ils n'avaient pas cette pelle-ci mais la droite, car ce bout est plus étroit que ma pelle et la vielle falaise a durcie bien sûr rendant toute tentative de recul vaine. GRRRRRRRRRR!

Reprends ta pelle vieux schnock et fais-toi aller autre chose que le mâche-patate! Mais cette fois, voyant qu'il y aura pas mal de coups de pelle à donner, j'y vais plus mollo. Je prend le temps de souffler à l'occasion. C'est ainsi que patience et longueur de temps finissent par donner mieux que force pis que rage! Je me dépatouille une seconde fois de mes emmerdes et reviens à Ignace, boulot complété 4 hr après mon départ.

J'étais un peu embarrassé de raconter mes emmerdes à René mais il me dit: Vois-tu, la grande différence, c'est que toi, tu es revenu. Au lieu de faire comme les autres, t'assoir et te tourner les pouces jusqu'à ce que quelqu'un d'autre vienne faire le travail à ta place, tu es sorti du pick up et fait ce qu'il fallait. Je viens de sauver des heures! Merci beaucoup.

Pis la vérité? J'ai adoré ça ce boulot là!    

yéééééééééééééééah !



pis en relisant le début du post, je tombe sur le mot de fardier, c'est-tu les camions que tu appelles ainsi ? ici le mot est parmi les mots oubliés (il nous reste fardeau, qui n'est plus guère usité cependant que au figuré, je me rends compte...et il a perdu de la place au profit de "boulet").

Vi Kes, ce que je nomme fardiers, ce sont les gros camions de transport. On dit souvent vans ici.

Va pour fardiers alors !  ;smaak; c'est un truc que j'adore avec le québécois, c'est que vous nous rappelez des mots qu'on aurait bien fait de ne pas oublier. C'est pourtant bien clair, fardier.
Ici les "vans" sont spécifiquement
1 les vehicules pour le transport de quelques chevaux, et pouvant être tractés par une voiture puissante.
2 les fourgonnettes pour voyageurs, ou camionnettes.

Merci pour cette belle promenade au soleil en pleine forêt Pierre. Ce ciel est magnifique.

:super:  une jolie ballade

Pousser la neige n'est pas aussi évident qu'on pourrait le croire   
Faut aussi avoir des bras   

Très sympathique ton reportage.

Quelle paysage et quelle pureté, ça change de la gadoue qu on a ici. haa ben.