La Basse-Cour Forum de Partage d'Expériences, Conseils et Informations sur le Petit-Elevage, poules, canards, oies, cailles, dindes, lapins.... Poules en villes, Poulailler urbain. |
| | poésie | |
|
+6Michel Ti-Noël lacstjean nat26 vlaotchoz isa 10 participants | |
Auteur | Message |
---|
isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: poésie Lun 27 Nov - 6:04 | |
| mon sujet sur l'île déserte et la musique ayant eu un succès délirant, c'est avec une grande confiance en moi que j'ouvre celui-ci: Y-at-il un poème (ou deux) qui vous ait considérablement marqué? Depuis toute petite, pour moi, c'est celui-ci: je n'ai jamais été capable de le lire jusqu'au bout sans pleurer! La mort du loup, d'Alfred de VignyI Les nuages couraient sur la lune enflammée Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée, Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon. Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon, Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes, Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes, Nous avons aperçu les grands ongles marqués Par les loups voyageurs que nous avions traqués. Nous avons écouté, retenant notre haleine Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement La girouette en deuil criait au firmament ; Car le vent élevé bien au dessus des terres, N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires, Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés, Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés. Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête, Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt, Lui que jamais ici on ne vit en défaut, A déclaré tout bas que ces marques récentes Annonçait la démarche et les griffes puissantes De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux. Nous avons tous alors préparé nos couteaux, Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches, Nous allions pas à pas en écartant les branches. Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient, J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient, Et je vois au delà quatre formes légères Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères, Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux, Quand le maître revient, les lévriers joyeux. Leur forme était semblable et semblable la danse ; Mais les enfants du loup se jouaient en silence, Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi, Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi. Le père était debout, et plus loin, contre un arbre, Sa louve reposait comme celle de marbre Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus. Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées. Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris, Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ; Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante, Du chien le plus hardi la gorge pantelante Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer, Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles, Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles, Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé, Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé. Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde. Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde, Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ; Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant. Il nous regarde encore, ensuite il se recouche, Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche, Et, sans daigner savoir comment il a péri, Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri. II J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre, Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois, Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois, Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ; Mais son devoir était de les sauver, afin De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim, A ne jamais entrer dans le pacte des villes Que l'homme a fait avec les animaux serviles Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher, Les premiers possesseurs du bois et du rocher. Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes, Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes ! Comment on doit quitter la vie et tous ses maux, C'est vous qui le savez, sublimes animaux ! A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. - Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur ! Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive, A force de rester studieuse et pensive, Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté. Gémir, pleurer, prier est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "
Dernière édition par le Lun 27 Nov - 6:15, édité 1 fois | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 6:06 | |
| Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs.
Victor Hugo
Dernière édition par le Lun 27 Nov - 6:12, édité 1 fois | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 6:10 | |
| un dernier, de Paul Fort, mis en musique et magistralemnt interprété par Brassens... LE PETIT CHEVAL
Le petit cheval dans le mauvais temps Qu'il avait donc du courage! C'était un petit cheval blanc Tous derrière, tous derrière C'était un petit cheval blanc Tous derrière et lui devant!
Il n'y avait jamais de beau temps Dans ce pauvre paysage! Il n'y avait jamais de printemps Ni derrière, ni derrière, Il n'y avait jamais de printemps Ni derrière ni devant!
Mais toujours il était content Menant les gars du village A travers la pluie noire des champs Tous derrière, tous derrière A travers la pluie noire des champs Tous derrière et lui devant!
Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage C'est alors qu'il était content Tous derrière, tous derrière C'est alors qu'il était content Tous derrière et lui devant!
Mais un jour dans le mauvais temps, Un jour qu'il était sage Il est mort par un éclair blanc Tous derrière, tous derrière Il est mort par un éclair blanc Tous derrière et lui devant!
Il est mort sans voir le beau temps Qu'il avait donc du courage! Il est mort sans voir le printemps Ni derrière, ni derrière Il est mort sans voir le printemps Ni derrière, ni devant! | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 6:11 | |
| c'était la minute poétique de Cébonstruclà! Le point commun à tout ça.... c'est grave, Docteur? | |
| | | vlaotchoz Langue pendue
Nombre de messages : 1581 Localisation : sud ouest de la France Date d'inscription : 22/02/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 8:56 | |
| Le premier c'est comme toi... je n'ai jamais été capable de le lire jusqu'au bout Le second est rès beau. Respect Totor (bien que d'habitude j'aime pas trop ça) Le troisième, malgré la mise en musique de Brassens, je l'ai toujours trouvé cucul. _____________________________________________________ Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir. La puanteur était si forte, que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons. Tout cela descendait, montait comme une vague, Ou s'élançait en pétillant ; On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van. Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, Une ébauche lente à venir, Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève Seulement par le souvenir. Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d'un oeil fâché, Épiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu'elle avait lâché. Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, A cette horrible infection, Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion ! Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces, Après les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses. Moisir parmi les ossements. Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j'ai gardé la forme et l'essence divine De mes amours décomposés ! Charles Baudelaire | |
| | | vlaotchoz Langue pendue
Nombre de messages : 1581 Localisation : sud ouest de la France Date d'inscription : 22/02/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 8:59 | |
| Je voudrais pas crever Avant d'avoir connu Les chiens noirs du Mexique Qui dorment sans rêver Les singes à cul nu Dévoreurs de tropiques Les araignées d'argent Au nid truffé de bulles Je voudrais pas crever Sans savoir si la lune Sous son faux air de thune A un coté pointu Si le soleil est froid Si les quatre saisons Ne sont vraiment que quatre Sans avoir essayé De porter une robe Sur les grands boulevards Sans avoir regardé Dans un regard d'égout Sans avoir mis mon zobe Dans des coinstots bizarres Je voudrais pas finir Sans connaître la lèpre Ou les sept maladies Qu'on attrape là-bas Le bon ni le mauvais Ne me feraient de peine Si si si je savais Que j'en aurai l'étrenne Et il y a z aussi Tout ce que je connais Tout ce que j'apprécie Que je sais qui me plaît Le fond vert de la mer Où valsent les brins d'algues Sur le sable ondulé L'herbe grillée de juin La terre qui craquelle L'odeur des conifères Et les baisers de celle Que ceci que cela La belle que voilà Mon Ourson, l'Ursula Je voudrais pas crever Avant d'avoir usé Sa bouche avec ma bouche Son corps avec mes mains Le reste avec mes yeux J'en dis pas plus faut bien Rester révérencieux Je voudrais pas mourir Sans qu'on ait inventé Les roses éternelles La journée de deux heures La mer à la montagne La montagne à la mer La fin de la douleur Les journaux en couleur Tous les enfants contents Et tant de trucs encore Qui dorment dans les crânes Des géniaux ingénieurs Des jardiniers joviaux Des soucieux socialistes Des urbains urbanistes Et des pensifs penseurs Tant de choses à voir A voir et à z-entendre Tant de temps à attendre A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin Qui grouille et qui s'amène Avec sa gueule moche Et qui m'ouvre ses bras De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever Non monsieur non madame Avant d'avoir tâté Le goût qui me tourmente Le goût qu'est le plus fort Je voudrais pas crever Avant d'avoir goûté La saveur de la mort...
Boris Vian | |
| | | vlaotchoz Langue pendue
Nombre de messages : 1581 Localisation : sud ouest de la France Date d'inscription : 22/02/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 9:10 | |
| Encore un dernier bien rigolo ! :ylaisserlapeau
_____________________________________________________
Frères humains qui après nous vivez N'ayez les coeurs contre nous endurciz, Car, ce pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tost de vous merciz. Vous nous voyez ci, attachés cinq, six Quant de la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéca devorée et pourrie, Et nous les os, devenons cendre et pouldre. De nostre mal personne ne s'en rie: Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!
Se frères vous clamons, pas n'en devez Avoir desdain, quoy que fusmes occiz Par justice. Toutefois, vous savez Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz; Excusez nous, puis que sommes transsis, Envers le filz de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l'infernale fouldre Nous sommes mors, ame ne nous harie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
La pluye nous a débuez et lavez, Et le soleil desséchez et noirciz: Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez Et arraché la barbe et les sourciz. Jamais nul temps nous ne sommes assis; Puis ca, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charie, Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre. Ne soyez donc de nostre confrarie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Prince Jhésus, qui sur tous a maistrie, Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie: A luy n'avons que faire ne que souldre. Hommes, icy n'a point de mocquerie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
François Villon | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 9:46 | |
| D'ac avec toi sur ton analyse des oeuvres que j'ai choisies, qui, je le redis, ne sont pas forcément celles que je préfère mais qui sont celles qui m'ont le plus marquée....et dans leur ordre chronologique inverse! C'est à dire que "le petit cheval" est la chanson que j'avais à chanter en CM1 (9 ans), deux ans après la mort de mon père. La maitresse a fini par me mettre "en garde" dans une autre classe pendant l'heure de musique! J'éclatais en pleurs, première confrontation littéraire à la mort.... La seconde, idem, en cours de français au collège, jamais pu la réciter jusqu'au bout...trop mal. Quant à la première, ce fut plus tard, prépa bac français, mais une démarche perso: j'ai voulu aller au bout de ce texte... Quant aux tiennes, que je ne connaissais pas, mon coeur va vers la seconde sans hésitation. La première est un peu trop morbide et triviale pour moi et cependant, parallélement à la description de ce corps en décomposition, on sent au fil des vers comme un orgasme qui monte.. Quant à la dernière, j'ai pas d'affinité du tout. Villon me laisse de marbre! Merci vlao pou ces découvertes! | |
| | | nat26 Langue pendue
Nombre de messages : 645 Localisation : on m'a vu dans le Vercors Date d'inscription : 02/05/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 17:26 | |
| Ah la poésie.....elle a bercé une grande partie de mon adolescence......... une petite perle parmi tant d'autres!!!!
Ma morte vivante (Paul Eluard)
Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement J’attends, personne ne viendra Ni de jour, ni de nuit Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière Ma bouche s’est séparée de ta bouche Ma bouche s’est séparée du plaisir Et du sens de l’amour, et du sens de la vie Mes mains se sont séparées de tes mains Mes mains laissent tout échapper Mes pieds se sont séparés de tes pieds Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m’est donné de voir ma vie finir Avec la tienne Ma vie en ton pouvoir Que j’ai crue infinie
Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres.
-------------------------------------------------------------------------------- | |
| | | nat26 Langue pendue
Nombre de messages : 645 Localisation : on m'a vu dans le Vercors Date d'inscription : 02/05/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 17:29 | |
| un autre de Francis Jammes
Il va neiger
Il va neiger dans quelques jours. Je me souviens de l’an dernier. Je me souviens de mes tristesses au coin du feu. Si l’on m’avait demandé : qu’est-ce ? j’aurais dit : laissez-moi tranquille. Ce n’est rien. J’ai bien réfléchi, l’année avant, dans ma chambre, pendant que la neige lourde tombait dehors. J’ai réfléchi pour rien. À présent comme alors je fume une pipe en bois avec un bout d’ambre. Ma vieille commode en chêne sent toujours bon. Mais moi j’étais bête parce que tant de choses ne pouvaient pas changer et que c’est une pose de vouloir chasser les choses que nous savons. Pourquoi donc pensons-nous et parlons-nous ? c’est drôle ; nos larmes et nos baisers, eux, ne parlent pas, et cependant nous les comprenons, et les pas d’un ami sont plus doux que de douces paroles. On a baptisé les étoiles sans penser qu’elles n’avaient pas besoin de nom, et les nombres, qui prouvent que les belles comètes dans l’ombre passeront, ne les forceront pas à passer. Et maintenant même, où sont mes vieilles tristesses de l’an dernier ? À peine si je m’en souviens. Je dirais : Laissez-moi tranquille, ce n’est rien, si dans ma chambre on venait me demander : qu’est-ce ? | |
| | | nat26 Langue pendue
Nombre de messages : 645 Localisation : on m'a vu dans le Vercors Date d'inscription : 02/05/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 17:37 | |
| Un autre qui ma faisait "chouiner" lorsqu'un amour se terminait...
D'Armand Sully Prudhomme
Le vase brisé
Le vase où meurt cette verveine D’un coup d’éventail fut fêlé ; Le coup dut l’effleurer à peine : Aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D’une marche invisible et sûre, En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s’est épuisé ; Personne encore ne s’en doute, N’y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu’on aime, Effleurant le cœur, le meurtrit ; Puis le cœur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde ; Il est brisé, n’y touchez pas. | |
| | | nat26 Langue pendue
Nombre de messages : 645 Localisation : on m'a vu dans le Vercors Date d'inscription : 02/05/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 17:42 | |
| Demain dés l'aube, est un poeme que j'ai beaucoups aimé aussi......quand à celui de Baudelaire,Vlao,je ne le connaissais pas,je le trouve magnifique.Merci Isa d'avoir lancé un si joli sujet.il ya bien longtemps que je n'avais pas relu de poésies..je crois que je vais ressortir mes vieux bouquins......mais dites moi,puisqu'on est entre nous,vous n'en avez jamais écrit de la poésie??????? | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 17:42 | |
| | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 17:48 | |
| déjà écrit de la poèsie? non. mais des poèmes, oui.... beaucoup pour les "fêtes" (orgies? ) de fins d'études de pharmacie... mais pas très poétiques.... :siffle: Selon la coutume (dorénavant perdue...) une fête était organisée en salle de garde en l'honneur de chaque étudiant en dernière année. Les réglements de compte se faisaient par textes interposés entre les participants, toute attaque basse étant permise et même franchement recommandée... et la personne f^étée cloturait le repas par un texte en réponse à ceux qu'elle s'était vue offrir tout au long de la soirée... La réponse de Zounette N'ayant pu disposer de l'instrument d'Rémi, Je ne peux point ce soir, chanter de mélodie ; Aussi, vais-je vous confier, comme Bastou l'a promis, Tout ce que son grand-père ne vous a jamais dit. Quand j'étais petite, son grand-père me disait ..... Quand j'étais petite, son grand-père me disait ..... "Heureuse qui comme Zounette va faire un long voyage, Parmi les gens en blanc, les seigneurs de la nuit; Au sein des chambres de garde, perdant ton pucelage, Tu connaîtras enfin les plaisirs de la vie." Alors émoustillée par ces promesses tentantes, Les quatre années maudites semblaient plus alléchantes ; Aussi, est-ce pleine d'ardeur et pleine d'espérance, Que j'allais d'un bon pas solliciter la chance. L'histoire a commencé lors d'un hiver naissant, Tout prés de Notre-Dame, dans un sordide hospice ; Je me suis retrouvée, prête à tous les supplices, Aux pieds d'mon nouveau maître : Sylvain Loric le Grand. Et moi qui ne rêvais que de subir son fouet, Qui patientais, soumise, tremblante et languissante, Tour à tour éplorée et soudain espérante, Jamais sur ma fourrure, son corps ne s'est vautré. Cela explique quand même, pourquoi depuis ce jour, Criant, jurant, pétant, râlant et molestant. Grognant, hurlant, beuglant, feulant et vagissant, Par simple mimétisme, j'ai volé ses atours. Frustrée depuis des lustres, j'arrive à Saint Antoine. Espérant trouver là de meilleurs horizons. Mais plus je vous regarde, pauvres gueules d'iguanes, Et plus je désespère d'assouvir mes passions. Commencez par Lulu : surtout pas d'impatience ! Votre tour viendra ou vous regretterez. D'être venu ce soir afin de picoler, De baffrer, de chanter (n'espérez pas baiser). Commencez par Lulu, tâtez son corps d'athlète, Sur son vit reposaient mes fantasmes de bête, Jusqu'au jour divin où partageant ma couche, Il ne bandait pas plus qu'une Sainte Nitouche. Prenez ensuite Magnard et ses renards gluants, "Excusez moi, Mesdames, je m'absente un instant", Qu'avais-je à espérer d'un être si répugnant ? Dés qu'il rote il s'endort, et vous quitte en pétant. Pensez donc à Martin, ce gringalet minable, De l'acabit des autres, mais en plus lamentable, Poussant la fourberie jusqu'à nier ce banquet, Plutôt que d'assumer la triste vérité. Bastou le Grand, le Fort, regardez-le cuver, De sa denière cuite, il ne s'est pas remis. Son grand-père lui disait : "Fils, si tu veux baiser, Rester sobre il faudra" : il a désobéi. Vignoli le Seigneur, cent mille fois adoré, À nul autre pareil tant qu'il faut pérorer; Mais Vignoli Bon Dieu! Passe à 1'acte une fois! Tu ne fais que vanter les mérites de chez toi! Même Fred, l'enraciné, bientôt déraciné, Qui a su tant d'années abreuver l'assemblée, Je n'ai pu en 6 mois, tirer de toi le jus, Que tu leur a versé autrefois, tant et plus. Dumas, Robert, Baudin et autres JPDB, Mes pulsions vaginales, vous n'avez pu combler. Et de votre alibi, résonne encore l'écho : " Nous on fait comme Lureau, on veut un congélo!! " Je me suis donc tournée vers les Dieux du 8éme, Aussel et Vaubourdolle, les Puissants entre tous, Misant sur leur bon coeur pour atténuer ma peine. Mais vous même allez voir, pourquoi ils me repoussent. Vau et son gros transfo, d'aventure au Mexique, Terrifié à l'idée d'une piqûre, il tremble, Et nous comprimes enfin pourquoi ils sont ensemble : Aussel, par son odeur, éloigne les moustiques ! ITALIA ! ! ! VENISE!!!! La comedia del arte!!! En désespoir de cause, je convoite le maudit, Un beau brin d'italien, plus triste qu'un cornichon ; D'italien, c'est certain, il ne porte que le nom, Mais qu'ai-je pu espéré de ce pauvre abruti ? Et je revois encore cette scène mémorable : Arlette demandant "mais qui c'est Giretti ?"' Et les administrés de dire " c'est l'économe!!!", Giretti a osé : " Mais c'est quoi économe! ! ! !'". Celui qui éjacule, sur ses dires, mi-solide, A préféré s'ébattre dans le futuroscope, Plutôt que d'assouvir une compatriote, Et fit de l'internat un véritable bide. Déçue par tous ces mâles, je me tourne vers les femmes, Ces toupies minaudantes, sans aucune foi ni loi, Qui ne pensèrent sans cesse qu'à trouver je quidam, Qui ouvrirait leurs cuisses pour la millième fois. Même sa Majesté de la Chatte qui Grouille, Venue de loin ce soir, jouir de mes funérailles, Au sexe masculin, s'accouple vaille que vaille, Et s'adonne en miaulant au hasard de ses fouilles. Débauche, perversion, jouissance puis délivrance, Orgasmes tumultueux que je n'ai pas connus, Mais qui se lisent trop bien sur les traits corrompus De celle qui ce soir, sur le trône est promue. Combien d'années pénibles ai-je du supporter, Combien de frustrations et tant d'espoirs brisés, Avant de me résoudre, manque de pharmacien, A céder mon hymen à un vil carabin. C'est ce soir que je meurs, au fond de mon cercueil, Sans avoir su déjouer, de l'hôpital, les écueils ; Je vous ai tant maudis, je ne le pensais pas ; Je vous ai même reniés, je ne le pensais pas. Ce soir, il est trop tard....en ces derniers instants..... Je voudrais vous le dire .... je vous aimais pourtant..... Pour les curieux, voici l'univers défunt de la salle de garde de pharmacie de l'hôpital saint-Antoine.... http://saintantoine.free.fr/plan.htm | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 18:05 | |
| | |
| | | lacstjean Poule semi-sauvage dure à convaincre
Nombre de messages : 24212 Age : 74 Localisation : Québec, Lac St-Jean et Ignace, Ontario Date d'inscription : 24/02/2005
| Sujet: Re: poésie Lun 27 Nov - 22:55 | |
| MY GODDDDDDDDD!!!!!! Quelles splendides frustrations étalées! Messieurs......tenons-nous le pour dit: Les personnes à fréquenter, les étudiantes en pharmacie. J'ai commencé mes recherches d'une Université pas trop éloignée! Mais suis baba au rhum Isa! La prose MADAAAAAAAME! | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Mar 28 Nov - 4:48 | |
| merci Pierre mais non.... Y a vraiment aucun mérite à faire des alexandrins car rien de plus facile! 12 pieds par vers, quelques rimes, quelques mots pompeux et une inversion de sujet par-ci parlà et le tour est joué!! Ce d'autant plus que le rythme se prête particulièrement aux sujets légers, faciles et salaces! ça balance tout seul , c'est juste un mécanisme! exemple premier jet Comment ce Québécois, ancêtre de mes aïeux A-t-il fait pour charmer, de Fabi, les beaux yeux? Serait-ce son charisme, fait de poivre et de sel Qui a fait chavirer la pauvre jouvencelle? Serait-ce ses promesses à jamais oubliées dont il a su jadis user et abuser afin de pervertir une âme de princesse à ses jeux érotiques et abus de tous sexes? Que le castor ait pu, en des lieux inédits Convaincre la donzelle des dons de son mari Aujourd'hui je ne peux qu'encore m'interroger... Ce monstre du Lochness a-t-il bien existé? Pour la séduire encore, voilà qu'il invente l'our Et qu'il se pare alors de ses plus beaux atours afin de renverser, dans un combat cruel, tout le long de sa rue, l'ensemble des poubelles. Tu vois, Pierre, c'est facile de rimer en ce sens, de jouer avec les mots dont tu connais l'essence afin de leur faire dire sous couvert de poème Que tu es mon ami et qu'à jamais je t'aime! :lovefou: | |
| | | Ti-Noël Langue pendue
Nombre de messages : 4147 Age : 61 Localisation : Québec, Date d'inscription : 23/02/2005
| Sujet: Re: poésie Mar 28 Nov - 9:01 | |
| Ohhhhhh, je vous lève mon chapeau Dame Isa ;meuhhhhh; comme vous etes splandide dans vos ébats en taquinant ainsi "gros Pierre" tout seul dans son pays d'hiver lui relatant tout son passé pendant que lui n'a qu'une pensée assis sur son bolide a siège rèvant de voir tomber la neige ;neige18 je manque un peu d'inspiration je n'suit vètu que d'un caleçon je doit vous quiter un instant le temps de mettre un survètement Michel et son jardin blindé qui nous montrais ses venaisons n'a pas eu l'temps de l'instaler son patio a quatre saisons dans sa petite serre coquette il fais pousser de grosses tomates maintenant avec sa fourchette il brise ces belles écarlates pour en faire un met délicieux tous assis autour de la table ils ne peuvent qu'ètre heureux lorse qu'arive le sirop d'érable TN
Dernière édition par le Mar 28 Nov - 22:12, édité 2 fois | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Mar 28 Nov - 9:37 | |
| bienvenue au club, TN!! | |
| | | lacstjean Poule semi-sauvage dure à convaincre
Nombre de messages : 24212 Age : 74 Localisation : Québec, Lac St-Jean et Ignace, Ontario Date d'inscription : 24/02/2005
| Sujet: Re: poésie Mar 28 Nov - 10:56 | |
| Ben là......suis à l'école....les enfants viennent d'entrer, juste venir accrocher leur vêtements puis de retourner au gym quelques minutes avant le début des cours. Pis m'ont regardé d'un drôle d'oeil, incertains devant le rire tonitruant de ce con qu'ils croyaient connaître! Isa, c'est quand même pas si facile. Pis moi aussi je t'aime, tu le sais! Pis Ti-Noel......ben làààà....pouet en plus de bo bonhomme, j'en reviens pas! | |
| | | isa Langue pendue
Nombre de messages : 2241 Age : 59 Localisation : AVEYRON Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: poésie Mar 28 Nov - 11:01 | |
| vi, je le sais. :embarras: | |
| | | Michel Langue pendue
Nombre de messages : 3494 Localisation : Haute Laurentides Québec Date d'inscription : 26/02/2005
| Sujet: Re: poésie Mar 28 Nov - 18:27 | |
| Je crois que j'vais continuer a écrire d'la musique plutot que des mots. | |
| | | Bobonhomme Langue pendue
Nombre de messages : 4045 Age : 103 Localisation : En banlieue de Drummondville, Qué. Date d'inscription : 20/03/2005
| Sujet: Re: poésie Mer 29 Nov - 22:45 | |
| Quelque chose me dit que ce sera plus agréable... ;meuhhhhh; :*silence*: :ylaisserlapeau | |
| | | kelkune Langue pendue
Nombre de messages : 1070 Localisation : Sud-Ouest de la France Date d'inscription : 20/02/2005
| Sujet: Re: poésie Jeu 30 Nov - 2:37 | |
| je manque un peu d'inspiration je n'suit vètu que d'un caleçon je doit vous quiter un instant le temps de mettre un survètementAlors ça c'est GENIAL ! j'adore | |
| | | Ti-Noël Langue pendue
Nombre de messages : 4147 Age : 61 Localisation : Québec, Date d'inscription : 23/02/2005
| Sujet: Re: poésie Jeu 30 Nov - 4:42 | |
| Merci Anne , mais je n'ai pas eu a faire d'effort........... je manquais réellement d'inspiration ................. ca sorti tout seul quel sorte de porto ce soir Bobonhomme? | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: poésie | |
| |
| | | | poésie | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|