- Stephaniestew a écrit:
- Keskékoz, qu'est-ce qu'une résistance?
Une résistance,
c'est en fait lorsque l'usage d'un médicament provoque la sélection des souches de bactéries, de vers ou autres, les plus résistants. Et le médicament n'est alors plus aussi efficace.Le problème étant que les microorganismes
se multiplient bien plus vite que les chercheurs en biochimie : en clair, nous disposons
de moins en moins de médicaments efficaces.
Cela vient avec un usage qui n'est pas méticuleux sur le dosage par rapport au poids de l'animal ou sur l'emploi "pour voir", ou bien si on utilise la même molécule trop de fois de suite. C'est pourquoi il faut lire la composition des produits pour vérifier qu'on alterne. Cela vient aussi d'utiliser les antibiotiques "au cas où", ou de ne pas aller jusqu'au bout de leur emploi (idem pour les anticoccidiens et d'autres choses).
Sélectionner une souche pathogène est ce qui se passe quand on n'emploie pas la dose exacte ; soit
la sous-dose, qui n'élimine que les plus vulnérables (donc ce sont les plus dangereux qui survivent et se multiplient).
Soit, curieusement,
la surdose, qui affaiblit l'animal traité.
Par exemple : si tu donnes un anti-coccidien, le premier jour, 50 % (pur exemple) des coccidies sont éliminées : restent les 50 % les plus solides; Le deuxième jour, il reste 30% des encore plus résistantes. Le troisième jour, encore les plus résistantes, même s'il ne reste que 5 à 10 % ; ensuite du a 3 jours de pause...et tu es censé refaire 3 jours, pour achever le lot. Mettons que tu oublies, que tu décales, que tu sautes un jour : les survivants se multiplient pendant ce temps, non seulement les plus virulents, mais ils sont à nouveaux plus nombreux...
Quand on s'en remet à la soif de l'animal, donc à son état de santé et à la météo à la fois, les surdoses ou sous-doses sont inévitables. Et donc...
C'est pourquoi
l'eau de boisson est un pis aller, valant pour les élevages massifs ou industriels, puisqu'on n'a pas encore mis en place de système de distribution individuelle à la chaine, par comprimé appétant ou autre circuit d'isolation temporaire, pour ces derniers.
Dans les élevages industriels où l'on sait en général (et en théorie...sans compter les aléas des tuyauterie et autres) combien de boisson par tête de bétail, les résistances apparaissent quand même : c'est même marqué comme contre-indication sur les boites de vermifuges par exemple "ne pas employer si l'on suspecte une résistance au produit" ... ce qui ne manque pas d'ironie puisque les mêmes boites indiquent la distribution par l'eau.
D'où l'intérêt de calculer la dose par kilo de poids vif.et de varier les molécules d'une saison à l'autre ou d'une année à l'autre tout au moins...Enfin, dans le cas des coccidies, il faut être conscient
1-qu'il y a de bonnes et de mauvaises coccidies
2- que les bonnes sont nécessaires à la flore intestinale efficace
3- que les poulets développent leur immunité aux coccidies à mesure qu'ils les rencontrent
4 - que les anti-coccidiens détruisent indistinctement bonnes et mauvaises coccidies, mettant à zéro le microbiote (la flore intestinale).
Et donc qu'
il semble judicieux de ne s'en servir qu'en cas de menace avérée, les coccidioses étant une multiplication qui dépasse l'animal et le met en danger.
A associer avec des vitamines et de l'ultra-levure.
quelques recherches sur internet, par molécule ou par nom de médicaments permettent parfois de trouver les calculs tout faits.